Diversité,structure, et dynamique de la végétation dans deux massifsmontagneux méditerranéens: abandon au Nord et pression humainecroissante au Sud
LAMRANI ALAOUI, M. et GARCÍA NOVO, F.
Départementde Biologíe Végétale et Ecologie, Faculté deBiologie, Sevilla, Spain
Les deux massifs montagneux comparéssont similaires quant à leurs caractéristiquesgéologiques, climatiques, floristiques et de végétation etpartagent même une ancienne histoire commune d’utilisation desressources jusqu’aux années 60. A partir de cette date, ces deuxmassifs ont évolué de manière divergente suite àdifférents événements socio-économiques etculturels. Ces événements majeurs consistent principalement enl’exode rural et l’abandon du milieu rural montagneux des pays dunord induits par des changements socio-économiques et politiques et parl’application de la stratégie de conservation d´espacesnaturels en les clôturant et/ou en les privant de toute interventionhumaine. Alors qu’au sud de la Méditerranée, les effetsd’impact humain que connaissaient les deux rives jusqu’auxannées 60 subsistent encore et continuent à agir de plus en plusfort sur le paysage et le couvert végétal en régression.
L’objectif du présenttravail est d’analyser et d'interpréter les conséquencesd’abandon au nord et de la forte action anthropique au sud à lalumière de la comparaison de l’état des communautésvégétales ayant subsisté jusqu’à nos jours.Les aspects écologiques comparés sont la composition, ladiversité biologique et la structure des communautésvégétales présentes dans deux massifs montagneux fortementsimilaires.
Du point de vue pratique,l’aménagement d’un milieu rural à paysageséculairement anthropisé sur les deux rives de laMéditerranée impose la nécessitéd’incorporation d’une variable anthropique aux analyses de laréponse de la végétation aux différents types etintensités d’impact humain. En effet, on a élaboréune approximation quantitative pour mesurer l’impact humain sur labiomasse végétale sous forme d’un indice (Ia) et on atesté son application aux études écologiques, enélaborant des cartes anthropiques pour venir en aide auxdécisions pour l’aménagement rationnel des ressourcesnaturelles au sud de la Méditerranée.
Les résultatsobtenus montrent des différences significatives de part et d’autredu Détroit de Gibraltar. Au nord, les communautés sont beaucoupplus riches, légèrement plus diverses et àéquitabilité similaire à celles des communautés dusud. La forte richesse au nord a homogénéisé les ceinturesaltitudinales de végétation contre une ségrégationdes ensembles floristiques au sud. La quantification de l’impact humain apermis de valider les effets des perturbations humaines et a offert un outilimportant pour l’aménagement des ressources naturelles encohérence avec la présence de la population montagnarde.