ParmentierIngrid
Laboratoirede Botanique systématique et de Phytosociologie, Université librede Bruxelles
Le terme« inselberg » désigne des affleurements de rochesprécambriennes dans des pénéplaines à sol profond.Ce sont des éléments du paysage anciens, assez répandussur les vieux boucliers et qui sont particulièrement nombreux dans lesrégions tropicales et subtropicales. Les 14 inselbergs que nous avonsétudié en Guinée Equatoriale sont des affleurements deroches granitiques. Leur taille est fort variable, ainsi que leurélévation par rapport au relief environnant.
La région continentale deGuinée équatoriale (Rio Muni) présente un climat équatorialocéanique. La pluviosité moyenne annuelle est partoutsupérieure à 1500 mm. La végétation climacique decette région est la forêt dense humide. Sur les inselbergs ontrouve cependant des pelouses naturelles et des lisièresforestières à xérophytes. On considère que laprésence de ces formations végétales atypiques est dueà la faible épaisseur du sol et àl’évapotranspiration potentielle élevée due auxfortes températures qu'atteint la roche nue exposée au soleil.
Nos objectifs sont de
Après avoir établi unprofil de la répartition des formations végétales sur lesinselbergs nous avonseffectué des relevés phytosociologiques dans des zones de végétationhomogène au sein de ces formations. 215 relevésphytosociologiques ont été effectués. Pour chaquerelevé, la pente et la profondeur du sol ont étémesurées et pour certains d’entre eux, des échantillons desol ont été prélevés pour en mesurer le pH. Nous avonsaussi attribué aux relevés un coefficient d’humiditésur base de l’état de turgescence de la végétation,l’orientation du relevé a été notée.
Les relevés phytosociologiquesont été soumis au logiciel Twinspan afin d’obtenir untableau phytosociologique et de définir les principaux groupementsvégétaux. Nous avons ensuite utilisé les logicielsStatistica et Canoco pour étudier les relationsespèces-environnement.
L’analyse de nos résultatsétant en cours, nous ne présentons ici que des résultatspréliminaires répartis en trois analyses.
L’étude de trois sitesproches l’un de l’autre a permis de définir 5 groupementsvégétaux principaux : les prairies et ourletsherbacés à Afrotrilepispilosa, les prairies humides àLoudetiopsis glabrata, les ourletsherbacés et manteaux arbustifs, les franges forestières à Memecylon collinum
Afrotrilepis pilosa
Si l’on étudiel’effet site uniquement, mais pour 15 inselbergs: l’effet siteexplique 12.4% de la variabilité totale et 5 groupes d’inselbergsapparaissent. Les facteurs influençant le type devégétation ne sont donc probablement pas les mêmes au seind’un inselberg qu’entre des inselbergs différents. Lecaractère insulaire des inselbergs de forêt dense se marque parl’importance de l’effet site.