STAGE LITTERAIRE

• Benjamin Fondane sous l'Occupation

 Une partie du groupe de la Société Benjamin Fondane à Peyresq en 2004.  
 

Organisation :

Société d'Etudes Benjamin Fondane - Université de Tel-Aviv, Israël

Coordination :

Monique Jutrin

Dates :

23 au 30 juillet 2004

Participants :

Monique et M. Jutrin (ISR), Eric De Lussy, Marie-Claire Dumas, Michael et Mme Finkenthal (ISR), Eric Freedman, Michel Gourdet, Eve Griliquez, Claire Gruson, Dominique Guedj, Till Kuhnle, Hélène Lenz, Mircea Martin (ROM), Nicolas Monseu, Namenwirth, Salazar, Alfred et Angela Strasser, Isidore Zultak.

Compte rendu :
 
Commémorant le soixantième anniversaire de la mort de Fondane (Auschwitz 2 octobre 1944), notre séminaire fut centré essentiellement sur la période de l'Occupation. Ce fut l'occasion d'associer les noms de Robert Desnos et de Claude Sernet à celui de Fondane.
Marie-Claire Dumas (Paris III) spécialiste réputée de l'œuvre de Desnos, nous fit un remarquable exposé sur les activités de Desnos durant la guerre, soulignant chez les deux auteurs une même attitude existentielle devant l'évènement.
Claire Gruson auteur d'une thèse sur Les Cahiers du Sud durant l'Occupation, analysa la technique de l'autoportrait chez les deux poètes, et Olivier Salazar-Ferrer (Alliance française de Glasgow) commenta la présence de la "Chanson" dans les oeuvres poétiques de Fondane et de Desnos. Quant à Michel Gourdet, auteur d'une importante thèse sur Claude Sernet, il nous présenta le parcours du poète durant les années de guerre.
Les séances suivantes tentèrent de définir un cadre général, à la fois historique et philosophique, avec les exposés d'Eric Freedman (Université d'Orléans) : "Fondane sous Vichy au printemps 1944", d'Olivier Salazar-Ferrer : "Résistance poétique et résistance métaphysique dans l'œuvre de Benjamin Fondane", de Dominique Guedj : "Fondane et Levinas devant l'Histoire", de Till Kuhnle (Université d'Augsbourg) : "Ecrire la violence", et de Mircea Martin (Université de Bucarest) : "Les écrits politiques de Benjamin Fondane".
Une journée fut consacrée à la discussion du testament philosophique de Fondane : "Le Lundi existentiel et le Dimanche de l'Histoire". Till Kuhnle et Alfred Strasser (Université de Lille), qui ont entrepris de traduire ce texte en allemand, ont présenté les problèmes que pose cette traduction. De son côté, Michaël Finkenthal (Université hébraïque de Jérusalem) a évoqué les difficultés de la traduction en hébreu, à laquelle il s'est attelé.
La poésie de guerre de Fondane a été commentée par Monique Jutrin (Université de Tel-Aviv) et par Hélène Lenz (Université de Strasbourg). D'autre part, Monique Jutrin a présenté le dossier de naturalisation de Fondane, découvert récemment, qui apporte des éléments nouveaux pour la connaissance de sa biographie.
Olivier Salazar-Ferrer a révélé des documents inédits concernant Tararira, ce film dont la pellicule a disparu; ces informations permettront peut-être de la retrouver.
La journée consacrée à la pensée philosophique de Fondane fut, elle aussi, riche en découvertes. Nicolas Monseu (Université de Louvain), qui vient de soutenir sa thèse sur la réception de Husserl en France, a commenté le chapitre de Fondane sur Husserl dans La Conscience malheureuse, démontrant que Fondane s'était fondé sur les analyses de Levinas plutôt que sur Chestov pour lire Husserl.
Enfin, Michaël Finkenthal a présenté un texte inédit de 1943, qui permet d'entrevoir ce qu'eût été l'évolution ultérieure de la pensée de Fondane.
Le récital poétique d'Eve Griliquez était dédié cette année aux poètes de la Résistance. Comme d'habitude il attira un public nombreux de Peyrescans.
D'autres séances du colloque attirèrent des visiteurs de la région, comme Claude Debon (Paris III), spécialiste d'Apollinaire et de Queneau.
Les exposés seront publiés dans les Cahiers Benjamin Fondane no 8.

Monique Jutrin

Université de Tel-Aviv