ANNEXES
• Annexe 1 : Compte rendu de l’excursion aux alentours de Peyresq
• Annexe 2 : Compte rendu de l'excursion à Annot
• Annexe 3 : Compte rendu de l'excursion au Col des Champs
• Annexe 4 : Compte rendu de l'excursion à la Braïsse
• Annexe 5 : Compte rendu de l'excursion aux gorges Saint-Pierre
• Annexe 6 : Liste des Arthropodes de la collection qui ont été identifiés au niveau de l'espèce
• Annexe 7 : Excursion à Thorame le 10 juillet 2005.
Etude des messicoles avec Philippe JAUZEIN (INA Paris)

Annexe 1 : Compte rendu de l’excursion aux alentours de Peyresq

Date : 5 juillet 2005
Rédacteur : Laurette Mbuyi (lmbuyi@ulb.ac.be), chercheur au laboratoire de botanique

Après un bref exposé sur les étages de végétation rencontrés tout autour du village de Peyresq ainsi que des commentaires géologiques animés par le professeur Lejoly, nous avons commencé notre journée d'excursion qui s'est subdivisée en 3 étapes principales :

1. Terrasse anciennement cultivée à l'Est du village de Peyresq à 1550 m d'altitude.
Nous nous trouvons dans une prairie calcicole mésoxérophile à substract marno-calcaire crétacique. C'est une zone à graminées dont la principale, indicatrice des sols calcaires, est Bromus erectus (Poaceae). Il y a aussi Arrhenatherum elatius (Poaceae) qui indique la décarbonatation.
A part les graminées, nous avons aussi relevé des Fabaceae dont les principales sont Vicia cracca, la vesce, qui devient dangereuse pour les moutons si elle est consommée en grande quantité, et Genista cinerea, le genêt cendré, un pyrophyte.
La principale Asteraceae relevée fut la folle cupidone, Catananche caerulea, une fleur “immortelle”.
Nous ne sommes pas restés indifférents devant Lavandula angustifolia (Lamiaceae), la lavande commune, appelée aussi lavande officinale, qui dégageait une bonne odeur car c'est une plante à huiles essentielles favorisée par le climat méditerranéen ; une plante qui se retrouve jusqu'à 2000 m.

2. Au-dessus du village sur exposition Sud.
Nous sommes sur calcaire du nummulithique au sommet de la falaise. C'est une prairie à Stipa pennata (Poaceae) que nous avons d'ailleurs prélevé comme première plante ; une graminée assez particulière avec ses longues arêtes plumeuses (« cheveux d'ange »).
Cette zone est caractérisée de plusieurs Crassulaceae dont les genres observés sont Sedum et Sempervirum ;3 espèces pour le genre Sedum (S. album,S. anopetallum,S. dasyphyllum) et 2 espèces pour le genre Sempervirum (S.arachnoideum qui se différencie de S. calcareum par des fils en forme des toiles d'araignées sur ses feuilles.
Les Lamiaceae importantes relevées sont :
Teucrium chamaedrys, la Germandrée petit chêne
Teucrium montanum, la Germandrée des montagnes, une chaméphyte suffrutescente prostrée
Satureia montana, la sarriette, une autre chaméphyte.
Nous avons aussi la présence de 2 conifères : Juniperus communis (Cupressaceae) : le génévrier commun et Pinus sylvestris (Pinaceae) : le pin sylvestre.
Une Apiaceae particulièrement visitée par beaucoup d'insectes, Laserpitium gallicum, fut aussi relevée.
Les feuilles vertes et coriaces du Dompte-venin officinal, Vincetoxicum hirundinaria (Asclepiadaceae), dans ce milieu sec et chaud ont aussi attiré notre attention.

3. Abri sous roche de Peyresq à 1500 m d'altitude sur exposition S-O.
C'est une région placée sur poudingues en-dessous desquels il y a un niveau marneux. La végétation est assez diversifiée (beaucoup de familles) et est composée de groupements nitrophytes sur sols enrichis par les crottes des moutons qui venaient jadis y passer la nuit.
Les principales plantes relevées à cet endroit sont :
Geranium robertianium (Geraniaceae), l'herbe à robert, avec style accrescent et fruit schizocarpé.
Stellaria media (Caryophyllaceae), le mourron des oiseaux.
Galium aparine (Rubiaceae), le gaillet, une mauvaise herbe numéro un des cultures des céréales.
Verbascum Thapsus (scrophulariaceae), le bouillon blanc.
• Trois Asteraceae : Anthemis triumfetti avec un capitule à paillette, Echinops sphaerocephalus à tête ronde et Artemisia absinthium avec poils blancs peut être toxique à forte dose.
• Deux plantes de la famille des Malvaceae : une rampante, Malva neglecta à petites fleurs claires et une redressée, Malva sylvestris à grandes fleurs beaucoup plus sombres.
• Une Papaveraceae en fruit (capsule poricide allongée), le Papaver dubium.


Annexe 2 : Compte rendu de l'excursion à Annot

Date : 7 juillet 2005
Rédacteur : Bamba Issouf (ibamba@ulb.ac.be), chercheur au laboratoire de botanique

Ce jeudi 7 Juillet 2005, profitant du temps particulièrement dégagé sous un beau ciel bleu vif, l'équipe du stage d'écologie de Peyresq 2005 s'est rendue à Annot dans le cadre d'observations écologiques du milieu alpestre.
Cette randonnée écotouristique et scientifique (qui s'est déroulée de 9 h à 18h) a débuté par la visite de locaux du bâtiment du “Campus Platon” d'Annot. C'est précisément le 3ème étage de ce bâtiment que nous avons occupé pendant environ deux heures. Il nous a été donné de constater le travail remarquable qui y a lieu avec la restauration de l'herbier riche de 8000 échantillons. Nous avons également été largement informés sur le projet européen de mise à la disposition du grand public d'un herbier numérique des alpes. Projet débuté en août 2005 qui sera exécuté par l'équipe pilotée par Madame Monique Gabriel et Jean Claude Moniquet et dont quelques images inédites nous ont été présentées.
Après cette entrée succulente qui laissait présager une tournée pleine de saveur, nous sommes passés au plat de résistance exclusivement végétarien : le sentier de “la Chambre du Roi”. Ce sentier, riche en espèces calcicoles, est parcouru sur du substrat gréseux traversant au début et à la fin des affleurements marneux.
Le long de ce trajet, depuis la gare du train à 720 m jusqu'au lieu dit “les portettes” à 1.045m, en passant par le balcon du roi à 1000m, des relevés ont été faits aux différentes altitudes sur substrats et expositions différents pour permettre de caractériser la flore particulière de cette région et les différents étages de la végétation.
• Au début du parcours, en face de la gare, à 720m d'altitude, notre attention a été attirée par le professeur Lejoly sur une espèce qu'il n'avait, bien qu'étant un passionné des végétaux, aucun scrupule à couper ; il s'agissait de Ailanthus altissima. Cette Simarubaceae, du fait de son système de drageonnement, est devenue depuis quelques années très envahissante dans la région. C'est un envahisseur asiatique qui occupe la place d’ espèces indigènes.
• A 760m sur mégalithe de Grès (Grès d'Annot), exposition Ouest, la végétation est caractérisée par une forêt mélangée à châtaigner (Castanela sativa), chêne (Quercus pubescens), peuplier tremble (Populus tremula) et pin sylvestre (Pinus sylvestris). Pour l'aménagement de cette forêt, on coupe par endroit le pin , espèce héliophile pour permettre au châtaigner d'être visible.
• A 845m, sur marne préabonnienne, exposition Ouest, on a pu rencontrer le centaurée (Cantaurea jordaniana) plante endémique de la zone de grés d'Annot et poussant sur sols à pH 4.
• A l'altitude de 935m, nous nous sommes permis de rentrer dans l' “anti-chambre du roi”, zone sub-ombragée située entre deux falaises ; la végétation à ce niveau est dominée par une châtaigneraie. On y rencontre également de nombreuses espèces telle que la sauge à fleur jaune (Salvia glutinosa) ou même la laitue des murailles (Mycelis muralis).
• A l'altitude de 942m sur sentier en corniche, en expédition Sud, on a des thermophytes. Nous avons pu rencontrer et même toucher des cheveux de Venus (Adianthus capillus-veneris) - quand on sait que Venus n'est pas n'importe qui dans la mythologie grecque - et aussi Phagnolum annotinum, qui est une espèce endémique de cette région.
• Après l'anti-chambre, il était important de faire un tour dans le balcon du roi à 1.000m sur balme à xérothermophytes, exposition Sud. Sur ce balcon, nous avons rencontré le buis (Buxus sempervirens) poussant ici sur des substrats compacts à pH compris entre 6 et 7,5 et pouvant vivre 1.000 ans. Sa présence ici est localisée entre les blocs de grès en place où se concentrent les éléments de biogenèse issus de l'altération du grès. On pourrait également citer l'immortelle à forte odeur (Helichrysum stoechas).
• En partance pour les Portettes, le long de la piste, il nous a également été donné de voir des vieux pieds de châtaigniers à écorce bizarre à cause d'une maladie provoquée par des champignons. Cette maladie entraîne à la longue la mort de l'arbre.
• Enfin à 1.044m dans la partie sommitale des Portettes. Le pin sylvestre y est présent mais dans une forme très rabougrie de Bonzaï.
Aux environs de 18 heures, la visite des ruelles et fontaines du village qui constituait le dessert de cette pérégrination à Annot, nous a conduit au “café du commerce” où, après avoir pris un verre pour diluer toutes les endomorphines sécrétées durant la journée, nous avons embarqué pour Peyresq.


Annexe 3 : Compte rendu de l'excursion au Col des Champs

Date : 8 juillet 2005
Rédacteur : Paul Hakizimana, (phakizimana@ulb.ac.be), chercheur au laboratoire de botanique

Pour nous rendre au Col des Champs, nous avons quitté le village de Peyresq vers Thorame-Haute avant de longer le Verdon (rivière à eau toujours verte à cause de la présence d’algues). Nous avons ensuite emprunté la route en zigzags qui mène vers les montagnes en direction du Parc National des Alpes maritimes.

Le long de cet itinéraire, nous avons effectué quatre arrêts au cours desquels nous avons pu réaliser quatre relevés de plantes caractéristiques de chaque site en analysant la variation de la flore selon l'altitude.

Relevé 1 : Près de Thorame-Haute, sur éboulis calcaires, exploitation de la carrière.
Deux espèces caractéristiques : Centranthus angustifolius (Valerianaceae, Dipsacales), communément appelé “l'herbe à papillon”, avec une seule étamine, Viscum album (Viscaceae, Santalales), espèce à fruit sous-forme de baie blanche, hémiparasite avec un suçoir et qui guérit la tension.

Relevé 2 : En montagne, altitude 1.970 m, exposition nord, pente de 20%, éboulis de silice et de grès dans une dépression concave avec sol meuble et continu relativement profond, prairie à espèces malacophylles (feuilles larges et molles comme l'escargot).
Geranium sylvaticum (Geraniaceae) : plante ornementale avec style acrescent
Rinanthus alectorolophus (Scrophulariaceae)
Melandrium rubrum : le compagnon rouge
Rhizocarpum geographicum : lichen prostré sur pierre
Alchemilla hoppeana (Rosaceae) : espèce à feuille palmatiséquée contenant des tannins
A. vulgaris : espèce à feuille palmatilobée
Aconitum lycoctonum (Ranunculaceae) : espèce à fleurs jaunes, la plus toxique d'Europe

Relevé 3 : En montagne, altitude 2.090 m, exposition nord, pente de 80%, sur badlands (mauvais terrains) sous-forme d'éboulis fins à horizon décarbonaté.
Galium megalospermum (Rubiaceae) : petite plante mais qui investit beaucoup dans la reproduction
Gentiana campestris (Gentianaceae) : la gentiane des champs
Trifolium pratense (Fabaceae) : avec feuille placée directement sous l'inflorescence et V blanc sur les folioles
T. montanum
T. alpinum
Onobrychis viciifolia (Fabaceae) : plante fourragère de qualité supérieure
Rhinanthus alectorolophus (Scrophulariaceae) : espèce indicatrice de prairie pauvre non amendée
Leontopodium alpinum : plante porte-bonheur avec inflorescence en capitule de capitules et feuille lancéolée argentée (“edelweiss”).

Relevé 4 : En montagne, altitude 2.400 m, exposition nord, pente 90%, roche à vrai calcaire compact.
Dryas octopetala (Famille Rosacées) : espèce à huit pétales, caractéristique du climax (état d'équilibre entre la végétation et les facteurs du milieu) à distribution artico-alpine
Cystopteris fragilis : la fougère fragile cosmopolite.

L'analyse des espèces caractéristiques inventoriées au cours des différents relevés montre une nette variation d'un site à l'autre liée au facteur de l'altitude. Plus on monte en altitude, plus le milieu devient froid. Les espèces retrouvées à l'étage supérieur (étage alpin) sont caractéristiques et quasi toutes différentes de celles rencontrées aux étages inférieurs car le milieu très froid durant 9 mois par an y est très sélectif.


Annexe 4 : Compte rendu de l'excursion à la Braïsse

Date : 9 juillet 2005
Rédacteur : Obiang Diosdado (dobiangm@ulb.ac.be), chercheur au laboratoire de botanique

L'excursion à la Braïsse s'est déroulée le 9 juillet de 9 h à 17 h.
Le groupe de chercheurs a pu relever les observations biologiques et environnementales a la Braïsse, située a l'altitude 1500 mètres sur l'étage de végétation supraméditerranéen au sud-ouest du village de Peyresq.

Le relevé a été placé sur une pente de 30° d'exposition sud-ouest, sur marno-calcaire de terrasses anciennement cultivées, sur une pelouse à Poaceae, Faboideae, Rumex patientia et l'arbuste Prunus brigantiaca. La pelouse est entourée par Pinus sylvestris, espèce héliophile colonisateur.

Les deux espèces les plus remarquables à la Braisse font l'objet d'une description détaillé par leur écologie, statut et utilisation :

1. L' Epinard oseille
Rumex patientia L. (Polygonaceae)

Plante vivace de 0.5 - 2 mètres, à tige robuste, dressée à rameuse dans la moitié supérieure. Feuilles amples, peu ondulées, basilaires, ovales lancéolées, arrondies ou brièvement atténuées à la base, longues de 20 - 40 cm, 3 - 4 fois plus longues que larges, presence d'ochrea; pétiole canaliculé en dessus. Rameaux de l'inflorescence dressée obliques; pédicelles articulées au dessus de la base ; valves fructifères grandes, suborbiculaires en cœur, entières ou denticulées à la base, une seule portant un granule développé, ovoïde. Fruit trigone. Fertile : juin - septembre.

L'espèce est cultivée et souvent subspontanée au voisinage des habitations. Elle est aussi indigène dans l'Europe orientale, l'Asie occidentale et la Sibérie.

2. Le Prunier de Briançon ou prunier des Alpes
Prunus brigantiaca Vill. (Rosaceae)

Arbuste de 2 - 5 mètres, à rameaux non épineux, étalés, glabres; feuilles largement ovales en cœur, acuminées, doublement dentées à dents sétacées, glabres et luisantes ; stipules glabres; fleurs blanches, petites; fruits jaunes en fades lorsqu'ils sont crus, deviennent acides à la cuisson; noyau presque lisse sur les faces, par pression, on extrait une huile très fine (huile des marmottes), qui servait en pâtisserie, à odeur d'amande amère.

Elle est aussi utilisée dans les Alpes pour la formation de cordons dans les travaux de correction des torrents.
Fertile : mai - septembre.

Cette espèce xérocalcicole héliophile, est endémique dans trois départements : Alpes de Haute-Provence, Hautes Alpes et Alpes Maritimes.


Annexe 5 : Compte rendu de l'excursion aux gorges Saint-Pierre

Date : 11 juillet 2005
Rédacteur : Faye Elhadji (efaye@ulb.ac.be), chercheur au laboratoire de botanique

Le parcours des Gorges de Saint-Pierre est un ensemble de tronçons. Pour les parcourir, le visiteur (touriste, stagiaire, enseignant, chercheur, etc) serait inspiré de garer sa voiture quelques dizaines de m à la fin de la route bitumée (Altitude 1.275m, coordonnées géographiques 44° 07.620' N 06°39.171'E). Il arrivera, après 5 mn de marche au parking de Saint-Pierre, situé à l'entrée de la forêt domaniale du Haut Verdon, Gorges de Saint-Pierre. Là il se trouve à une altitude de 1.320 m. Son parcours comprendra désormais globalement 4 tronçons :

1. Le torrent de Saint-Pierre
• Fond des Gorges de Saint-Pierre dans le quel on peut observer la végétation autour du torrent de Saint Pierre, affluent ou ravin du four qui est la première station à l'intérieur des Gorges de Saint Pierre ; cette station est caractérisée sur le plan géologique par des marnes noires en feuillet alternant avec des calcaires marneux ; des plantes particulières s'y trouvent et sont notées dans deux relevés (R26 et R27) ; pour ce qui concerne la visite de juillet 2005, ce relevé a été effectué 1330 m d'altitude.
Les plantes caractéristiques sont celles fixatrices d'éboulis, parmi celles-ci on peut citer (R26) :
l Achnatherum argenteum (Syn : Calamagrostis argentea)- Poaceae;
l Laserpitium gallicum (Apiaceae);
l Teucrium lucidum (Lamiaceae) et Ononis fructucosa parasités par une Cuscute ; La zone de suintement est caractérisée (R27)
l Molinia coerulea (Poaceae) plante cespiteuse
l De nombreuses espèces de Carex (Cyperaceae)
l Diverses Orchidaceae
l Saxifraga aizoides
l Pinguicula vulgaris (Lentibulariaceae), plante carnivore poussant sur des sols pauvres en phosphore
l Gypsophila repens (Caryophyllaceae), indicateur de sulfate de calcium hydraté (CaSO4 2H2O)
l Tussilago farfara, plante à mucilage, un émolliant
• Boucle de l'Ermite, sentier botanique, chapelle Saint-Pierre ; ce tronçon est constitué principalement du sentier botanique qui reprend, avec des commentaires poétiques sublimes, les principales espèces ligneuses en insistant particulièrement sur leurs vertus sans oublier les mésaventures qu'elles peuvent causer à l'usufruitier. Quelques-uns de ces commentaires pleins de talent contribuant à mettre en évidence la dimension surnaturelle des gorges de Saint-Pierre sont repris ici sur les espèces essentiellement notées dans le relevé R28 :
l Qu'il soit en feuilles, en fleurs ou en fruits, le merisier séduit par son élégance. Son bois brun, compact et durable (500 ans) est recherché par le menuisier ;
l Le mélèze est le géant aux mains de velours ;
l L'érable à feuilles d'obier est l'intrépide chercheur de lumière ;
l Le sapin pectiné est le montagnard à la force tranquille ;
l Le cytise (Laburnum alpinum) est le séducteur aux charmes cruels
l Le tilleul à grandes feuilles (Tilia platiphyllos est le compagnon au cœur tendre, tendre par son bois et sa tisane qui vous repose ; c'est le seul arbre planté à la place de Peyresq en 1934 ;
l Le genévrier (Juniperus communis), un illusionniste (par ses formes biologiques variées) aux doigts raides (par ses aiguilles piquantes) ;
l Sorbus acuparia (Malaceae).
• Balme aménagé en corniche : en montant encore de 170 m sur du calcaire compact, on découvre un groupement caractérisé à 1.300 m par (R29) :
l Stipa pennata (Poaceae) caractéristique des steppes européennes
l Lavandula angustifolia (Lamiaceae)
l Saxifraga callosa (Saxifragaceae) toujours rupicole dont les feuilles portent des points blancs traduisant la récrétion calcaire
l Rhamnus alpina (écorce amère laxative)
l Amelanchier ovalis (Malaceae)
l Acer opalis (Aceraceae-Sapindales)
l Satureia montana (Lamiaceae)
l Centaurea paniculata (Asteraceae)
l Euphorbia cyparissias (Euphorbiaceae)
l Euphorbia spinosa (Euphorbiaceae)
• Sentier en corniche, dans une zone de suintement ralenti par la présence de mousses. Ce ralentissement entraîne la précipitation du calcaire formant ainsi une nouvelle roche friable, appelée le tuf. Altitude de 1.530 m, en plus des arbustes déjà signalés dans le groupement précédent, on y rencontre (R30) :
l Juniperus sabina, arbuste vivant sur les rochers avec moins de 400mm d'eau, un seul pied peut couvrir tout un éperon rocheux ; c'est un indicateur des alpes internes
l Cytisus sessilifolius (Fabaceae, Faboideae)
l Laserpitium gallicum (Apiaceae)
l Melica ciliata (Poaceae)
l Dianthus sylvestris (Caryophyllaceae)
l Geranium sanguineum (Geraniaceae), espèce pontique
l Acer pseudoplatanus (Aceraceae)
l Campanula rotundifolia (Campanulaceae)

2. Cabanes Forestières de Congerman
n• Dans la direction de Congerman, 30 m plus haut que le relevé R30 se dresse sur grève (galais), dans le torrent de Saint-Pierre, au bord de l'eau, une flore caractéristique mais aussi avec accidentelles (R31) :
l Alnus incana (Betulaceae), aulne blanc des montagnes qui a les pieds dans l'eau, les fruits sont des cônes ligneux (chatons)
l Buphthalmum salicilifolium (Asteraceae), œil de bœuf, à feuilles de saule
l Salix purpurea (Salicaceae), rameau rouge à la face supérieure, de la feuille de saule est tiré l'acide salicilique ou salycilate de methyl, mise au point par Bayer (pour faire de l'aspirine en 1893)
l Alchemilla hoppeana (Rosaceae), plante de montagne transportée en bas par la pluie et la neige. Du point de vue systématique, elle fait la liaison entre les Rosaceae et les Urticaceae ;
l Thymus serpyllum (le serpollet)
• Cabanes Forestières de Congerman : il faut monter de 310 m pour passer du lit du torrent de Saint-Pierre aux Cabanes de Congerman. La flore peut être observée à un niveau global de 1.870 m aux coordonnées géographiques suivantes : 44°07.300'N et 06°38.670'E (R32).
l Parmi les ligneux, un vieux Sorbus aucuparia se dresse devant le visiteur qui arrive aux cabanes, ce dernier peut noter le mélèze d'Europe (Laryx dcidua), le Tilleul (Tilia platiphyllos), le cytise (Laburnum alpinum) ;
l Il peut ensuite regarder vers le bas pour noter la présence des fleurs de Gramum pyrenaicum, Urtica dioica, Heracleum sphondylium, Dactylis glomerata.

3. Barre de “Pisse en l'air”
• Au pied d'un vieux mélèze en Congerman et “Pisse en l'air”, à une altitude de 2100m soit 230 m de montée, sur une pente de 30° et une exposition Ouest, sur du marno-calacaire cénonien, le visiteur peut s'asseoir et observer une diversité de fleurs, d'espèces différentes et nombreuses parmi lesquelles on peut citer (R33) :
l Larix decidua, Tragopogon dubius (Asteraceae), Rhinanthus alectorolophus, Euphorbia cyparissias, Campanula scheuchzeri, Trifolium pratense, Thymus serpyllum, Scutellaria alpina, Ranunculus breyninus, Vicia cracca, Alchemilla hoppeana, Lotus corniculatus, Lotus alpinus, Hieracium bifidum, Carduus carlinifolius, Senecio doronicum, Daphne mezereum, Cerastium arvense, Chrysanthemum coronopifolium (Feuille pied de corbeau), Dactylis glomerata.
• Barre de “Pisse en l'air” : en montant encore de 200 m, traversant une zone de failles sur roche calcaire, on aboutit à la barre de “Pisse en l'air”). Versant sud-Ouest, une pente de 20° (R34). Quelques espèces remarquables s'offrent à la vue du visiteur qui peut alors noter entre autres :
l Berardia subacaulis, une Asteraceae endémique de l'étage alpin mais d'origine africaine (tertiaire);
l Campanula campestris, Thymus serpyllum, Minuartia rupestris (Caryophyllaceae) sur rocher en coussinet dense, Carduus carlinifolius, Rhamnus pumila, arbuste devenu rampant sur le rocher, Taraxacum alpinum (Asteraceae).

4. Sommet du Petit Coyer
• 280 m plus haut sur une pente de 45°, on atteint 2.580m d'altitude. Une flore diversifiée de l'étage alpin vient compléter la liste observée 280 m plus bas. Cette flore est marquée essentiellement par les espèces suivantes :
l Aster alpinus, Armeria maritima subsp. alpina, Juncus trifidus, Saxifraga paniculata, Antennaria dioica, Hieracium glaciale, Phyteuma hemisphericum, Helichotrichon sempervirens, Myositis alpestris, Minuartia recurva, Polygonum viviparum, Plantago serpentina, Alchemilla hoppeana, Trifolium alpinum, Leontodon montanum, Luzula lutea, Astragalus bleu (à déterminer par le professeur), Iberis candolleana.
l Pinus uncinata (pin à crochet)


Annexe 6 : Liste des Arthropodes de la collection qui ont été identifiés au niveau de l'espèce
ARACHNIDA SCORPIONES Euscorpius flavicaudis De Geer
CRUSTACEA ONISCIDAE Porcellio laevis Lat
HETEROPTERES PENTATOMIDAE Graphosoma lineatum L
Carpocoris aff pudicus Poda
Palomena prasina L
Elasmothetus (Elasmucha) griseus L
Strachia (Eurydema) oleracea L
Carpocoris verbasci De Geer (Dolycoris baccarum L)
Odontotarsus grammicus L
COREIDAE Coreus (Syromastes) marginatus L
Coreus gracilicornis H-Sch
ALYDIDAE Alydus calcaratus (L)
REDUVIIDAE Harpactor (Rhinocoris) iracundus Poda
NABIDAE non encore identifé
MIRIDAE Rhopalus distinctus Signoret
Capsus (Deraecoris) ruber L
Miris (Megalocoerea) recticornis Geoffroy
DIPTERES TABANIDAE Tabanus cordiger Mg
Tabanus glaucopis Mg
Sziladynus lateralis Mg (Sziladynus = Hybomitra ?)
Therioplectes (Atylotus) quatuornotatus Mg
Lasiopa aff villosa Brll
Tabanus sudeticus Zeller ?
EMPIDIDAE Empis tessellata F ?
BOMBYLIIDAE Bombylius canescens Mikan ?
Usia atrata F ?
Hemipenthes morio Lw
Villa hottentota L
CONOPIDAE Myopa fasciata Mg
TACHINIDAE Echinomyia magnicornis Ztt
Rhacodineura sp
ASILIDAE Dioctria rufipes DeG
Selidopogon diadema F
Selidopogon diadema
Neoitamus cothurnatus Mg
SYRPHIDAE Eristalis tenax L
Eristalis arbustorum L
Chrysotoxum festivum L
Merodon avidus Rossi ?
Eumerus tricolor Mg ?
MUSCIDAE Musca domestica L
Hydrotea irritans Fll
HYMENOPTERES FORMICIDAE Camponotus vagus Scopoli
Camponotus herculeanus

Annexe 7 : Excursion à Thorame le 10 juillet 2005.
Etude des messicoles avec Philippe JAUZEIN (INA Paris)
Date : 10 juillet 2005, à Thorame
Rédacteur : Prof. J. Lejoly

1. Flore messicole spontanée
A l'orée du champ, le prof. JAUZEIN saisit d'abord deux plantes de la flore locale spontanée :
Polygonum aviculare, la renouée des oiseaux (pas de sépales accrescents comme chez le Rumex) ; plante autogame objet de la thèse du Prof. Meerts.)
Ranunculus bulbosus, la renoncule bulbeuse (à akène lisse terminé par le style en crochet), cette espèce a une faible capacité végétative et indique un travail du sol superficiel qui n'a pas abîmé les bulbes.
Dans le genre Ranunculus, la seule espèce messicole est Ranunculus arvensis à akène couvert d'aiguillons.
C'est une archéophyte à très petites « pétales » jaunes présentant à la base un nectaire ; en fait il s'agit d'un nectaire pétaloïde.

2. Adonis estivalis, adventice principale du champ de Triticale
Adonis est le seul genre de Ranunculaceae ayant des pétales sans nectaires à la base et ayant donc de véritables pétales. Il présente un réceptacle allongé.
Les 3 espèces d'Adonis présentes en France sont toutes trois des archéophytes venues d'Orient avec les céréales.

3. Coup d'œil en périphérie du champ de Triticale
Deux espèces en fleurs attirent l'attention sur les bords du champ :
Galium verum (Rubiaceae), le caille lait jaune ; il s'agit de la sous-espèce virgueni limitée aux marnes.
Prunella hyssopifolia (Lamiaceae), la brunelle à feuilles d'hyssope, strictement elle aussi limitée aux substrats marneux.
Le genre Prunella se reconnaît à ses bractées d'inflorescence très différentes des feuilles, en cœur à la base, avec 3 fleurs à leur aisselle, ce qui donne des verticillastres de 6 fleurs, superposés dans un spicastre très dense.
Ces 2 espèces sont incapables de réagir suite au travail du sol (labour) et sont totalement absentes dans le champ de Triticale :
• Elles ont un taux de multiplication végétative de ± 50 ; or il faut 500 pour résister au travail du sol, c'est-à-dire pouvoir donner 500 individus à partir d'une souche après fragmentation par l'araire.
• Elles ne sont pas capables d'augmenter leur production de graines pour compenser leur incapacité de multiplication végétative.

4. Retour aux messicoles : la famille des Brassicaceae
Cette famille est représentée par au moins 8 espèces :
a) Brassicaceae à silicule
Thlaspi arvense, le tabouret des champs. Il se maintient bien dans les cultures de toute la France (et en Belgique !) grâce aux cultures de colza, car appartenant à la même famille.
Il se reconnaît aisément à sa silicule grande de 1 cm (la plus grande chez les Thlaspi), angustiseptée (à replum étroit) à plusieurs graines, ce qui le différencie des Lepidium à silicule à une graine !
Lepidium campestre, passerage des champs ; spontané dans toute la France, silicule à une graine !
Capsella bursa pastoris, silicule triangulaire non aillée ; plusieurs générations par an comme chez Arabidopsis thaliana
Neslea paniculata, neslie, silicule indéhiscente (= akène) ; archéophyte d'origine caucasienne, cette espèce a suivi l'arrivée des céréales en France par 2 grands courants de migration :
l la voie danubienne (2n) aboutissant à la Lorraine via l'Europe centrale (taxon disparu actuellement en Lorraine)
l la voie cardiale par le nord de la Mer Méditerranée (4n) ; ce taxon subsiste actuellement dans le Massif Central, les Pyrénées orientales et le Sud Ouest des Alpes (Alpes de Haute-Provence et Vaucluse). Les Alpes de Haute-Provence constituent un refuge pour beaucoup de plantes messicoles.
Camelina sativa subsp microcarpa, cameline, silicule déhiscente à fausse cloison large (latiseptée) ; archéophyte apparu en France il y a 9000 ans et cultivé vers 5000 BP comme plante oléagineuse.
Biscutella cichoriifolia, lunetière, silicule en forme de paire de lunettes échancrées en haut et en bas, entre les 2 loges, formant ainsi chacune un disque circulaire ; plante spontanée dans les pelouses sèches.
b) Brassicaceae à silique
Conringia orientalis, vélar d'Orient, néophyte apparu à l'époque historique, devenue très rare, feuille embrassante, silique quadrangulaire très allongée, sans bec.
Sinapis arvensis, la moutarde des champs. C'est la messicole la plus abondante de France ; silique allongée (par définition !) terminée par un bec, appartenant donc à la tribu des Brassiceae.
Ce bec est une partie plus étroite indéhiscente et qui contient 1 à 3 graines ; il est disséminé séparément et constitue un akène !
La partie silique contient 2 x 8 graines.
Sépales écartés de la corolle chez Sinapis, très proche du genre Brassica avec sépales rapprochés de la corolle.
Rapistrum rugosum.
Chez cette espèce, la silique est quasi réduite au bec, volumineux, arrondi, à une graine ; la partie basale, valvaire, de la silique est plus étroite et contient parfois une graine.

5. Des messicoles spectaculaires : les coquelicots
La famille des Papaveraceae est représentée par au moins 4 espèces :
a) Papaver rhoeas (grand coquelicot)
Capsule non allongée, à peine plus longue que large, totalement glabre. Préfloraison chiffonnée comme chez toutes les Papaveraceae (En région méditerranéenne les Cistaceae ont aussi la préfloraison chiffonnée).
C'est un archéophyte typique arrivé en Europe il y a 9.000 ans avec les premières céréales.
Pollen noir chez P. rhoeas. Graines petites et nombreuses : un pied de coquelicot peut produire jusqu'à 800.000 graines ayant une longévité de 8 à15 ans !
Le P. rhoeas possède deux phases de germination :
• l'une au printemps (avril - mai) ce qui lui permet de germer avec les maïs, betteraves, pomme de terre
• l'autre en automne (octobre - novembre) ce qui lui permet de germer avec les céréales d'hiver, Triticale, avoine,…
Il peut donc faire deux cycles par an et est resté ou devenu l'adventive la plus abondante en France. Cette messicole n'est donc pas en danger et il est malheureux qu'elle ait été choisie comme symbole de la diversité des messicoles par le WWF. En fait, c'est au contraire une mauvaise indicatrice de diversité; comme elle parvient aussi à germer sur les bords de route, elle boucle son cycle de reproduction en-dehors des cultures et pourra donc survivre à l'application généralisée des herbicides !
b) Papaver argemone (coquelicot argémone)
Capsule allongée, fusiforme à la base, ovaire et fruit couvert de soies raides.
En France, on a le taxon hexaploïdde (6n) alors que dans le pays d'origine, en Palestine, on a 2n ; c'est toujours le taxon polyploïde qui migre !
Le coquelicot argémone est un bon indicateur de diversité des messicoles. Malheureusement ses pétales sont deux fois plus petits et moins larges, ne se recouvrant pas l'un l'autre comme chez le P. rhoeas. Il est donc moins voyant.
c) Papaver dubium (coquelicot douteux)
Capsule allongée, fusiforme à la base comme chez P. argemone, mais totalement glabre et lisse.
La capsule est souvent parasitée par un Cecydomide et dans ce cas grossit fortement pour atteindre 3 cm de diamètre.
d) Fumaria vaillantii (fumeterre de Vaillant)
Actuellement les Fumariaceae sont classées dans les Papaveraceae pour former une seule grande famille “par enchaînement” avec 3 sous-familles :
• Papaveroideae = capsule polysperme
• Hypecoideae = fruit lomentacé se débitant à maturité en articles monospermes
• Fumarioideae = fruit monosperme de type akène à paroi un peu charnue.
Les fumeterres ont deux sépales caduques comme chez les coquelicots.
La fumeterre de Vaillant est une espèce calcicole spontanée à tendance rudérale, absente dans les balmes mais probablement nitrophyte près des terriers. Elle est aussi caractéristique des terrains incendiés.
NB : Cette espèce est dédiée à Vaillant, botaniste français du 17ème siècle qui a fait un herbier bien conservé jusqu'à présent et devenu le plus ancien herbier du Muséum National d'Histoire Naturelle à Paris.

6. Les plantes messicoles vivaces
En France, il y a 3 espèces vivaces racinaires envahissantes dans les champs cultivés
Cirsium arvense
Convolvulus arvense
Sonchus arvense (non présente à Thorame)
Il est remarquable de constater que Linné en 1753 les avait déjà qualifié de « arvense » qui signifie « des champs cultivés ».
a) Cirsium arvense (chardon des champs)
C'est une plante dicline dioïque avec néoformation de bourgeons sur racines profondes (= drageons).
Le chardon produit des racines superficielles parallèles au niveau du sol et qui, à une certaine distance de la souche, acquièrent un géotropisme positif et descendent profondément dans le sol (60cm) où elles forment alors des bourgeons profonds (= drageons). Ceux-ci développent des tiges toujours verticales qui apparaissent ainsi à une certaine distance du pied-mère.
Le chardon des champs est surtout représenté par des clones (homogènes) avec seulement des pieds femelles, assurant une grande production de graines à aigrette plumeuse. Ces graines sont souvent parasitées par des larves de Curculionides (coléoptère).
b) Convolvulus arvensis (liseron des champs)
La plupart des espèces de la famille des Convolvulaceae possède une corolle « infundibuliforme », en entonnoir ou en pavillon de trompette.
Le genre Convolvulus se reconnaît à ses deux stigmates allongés.
C. arvensis forme aussi des drageons.
c) Elytrigia repens, le chiendent rampant. Synonyme : Agropyron repens
Jeunes rhizomes à extrémité pointue et piquante ressemblant à des dents de chien.
d) Campanula rapunculoides (campanule raipance)
Espèce rhyzomateuse, parvenant à subsister après labour ; inflorescence unilatérale.
e) Rumex crispus (patience crépue, parelle)
Plante spontanée pérennante évoluant vers le caractère annuel, germe à l'automne et peut produire des graines au printemps ; feuilles à bord ondulé (= crispus) ; akène entouré par les 3 sépales du cycle interne à disposition trigonal (d'où le nom de la famille des Polygonaceae)
Ces 3 sépales appelés valves fructifères sont accrescents et suivent le développement du fruit.
Chez la patience crépue, les 3 valves portent des granules ou tubercules à leur base. Chez Rumex patienta (l'oseille épinard très abondant à la Braisse), une seule des 3 valves fructifères portent un tubercule.

7. Les espèces bisannuelles
Elles font une rosette de feuille à l'automne de la 1ère année et monte en fleur au printemps (ou plus souvent à l'été) de la 2ème année.
a) Lactuca seriola, scarolle, feuilles caulinaires toutes dispersées dans un plan Nord/Sud ; feuille plus ou moins fortement découpée ; ancêtre de la salade. Lactuca sativa, laitue cultivée serait un cultivar de Lactuca seriola venu du Moyen Orient.
b) Lactuca virosa, latex très abondant, odeur très forte, feuille à bord dentée, non profondément découpée.

8. Autres espèces annuelles
Polygonum bellardii, plante toujours dressée, avec absence de feuille à l'extrémité ; akène protégé par les pièces florales ; spontané ou introduit d'Italie ; très rare en France.
Bupleurum rotundifolium, buplèvre, archéophyte ; feuilles simples (caractéristique du genre Bupleurum dans les Apiaceae) ; feuille moyenne et supérieure traversée par la tige en plein limbe.
Galeopsis ladanum subsp angustifolia, plante spontanée dans les éboulis calcaires ; annuelle hivernale (germant à l'automne) ; Lamiaceae caractérisée par son calice épineux et la lèvre inférieure avec 2 petites bosses.
Consolida regalis, pied d'alouette, dauphinelle, archéophyte ; toxique, cultivée comme plante ornementale ; fleur zygomorphe avec éperon, n'ayant plus qu'un seul carpelle nectaire (= tépale pétaloïde) soudés en un seul éperonné (NB : plusieurs carpelles et nectars non soudés chez le genre Delphinium s.s.)
Chenopodium album, chénopode blanc ; grande résistance aux herbicides ; anémogame à moins de 3m sinon autogame ; poils vésiculeux bicellulaire aveccellule terminale en ballon se détachant et donnant une pruine blanchâtre (poussière très fine) sur les feuilles ; fleur hermaphrodite et akène ; calice non accrescent.
Atriplex patula, arroche étalé, Chenopodiaceae à fleur dicline avec 2 bractéoles ; fleur femelle avec tépales remplace les 2 bractéoles en forme de losange ; adventice printanière : germe en mai-juin surtout dans les culture de pomme de terre et de maïs.
Reseda phyteuma, type 6, hexamère, 6 sépales et 6 pétales ; ovaire ouvert au sommet (placentation pariétale)
Lithospermum arvense, grémil des champs, fleurs blanches, ce n'est pas une vraie archéophyte car elle existe à l'état spontané en France : on trouve des population à fleurs bleues sur les balmes (petit rebord en corniches dans les falaises)
Anagallis arvensis subsp. coerulea, mouron des champs, germe en avril, fleur bleue dans le Sud de la France, la subsp. arvensis (à fleur rouge) est interféconde avec la subsp. coerulea. En Belgique, les 2 sont devenues non interfertiles. Le taxon à fleurs bleues est appelé A. foemina et est considéré comme une espèce à part enière.
Chaenorrhinium minus, petite linaire, fleur bleue avec éperon et grosse bosse (= palais) fermant le tube de la corolle ; ce type de fleur ne peut être pollinisée que par des hyménoptères costauds type Apide ; capsule s'ouvrant par 2 pores (différent du genre Linaria qui s'ouvre par 6 valves).
Veronica arvensis, véronique des champs, feuilles opposées à la base devenant alternant ; plante dressée avec des bractées très différentes des feuilles, même cycle que les céréales : germe l'hiver.
Veronica polita, véronique luisante, archéophyte vraie, par opposition à V. persica introduit de Perse (Irak) il y a 150 ans ; 3 paires de feuilles vraies à la base de l'inflorescence à bractées alterne identiques aux feuilles ; capsule globuleuse, pédicelle long ; plante prostrée sur le sol.
Biphora radians, présence de 2 trous entre les akènes (= Biphora) ; ombelle à aspect rayonnant (=radians) causé par l'accroissement des pétales des fleurs périphériques de l'ombelle ; forte odeur de coriandre ; diakène à méricarpe sphérique.
Vaccaria hispanica (= V. pyramidata), vachère ; calice renflée à 5 ailes vertes carénée, en pyramide ; plante galactogène pour le bétail ; archéophyte cultivée en mélange céréales/légumineuses/vachère
Legouzia speculum veneris, miroir de Vénus, archéophyte, Campanulaceae ; ovaire cylindrique
Scandix pecten veneris, peigne de Vénus, Apiaceae. Ne pas confondre avec Adiantum capillus veneris, cheveux de Vénus (sur grès d'Annot) et Umbilicus pendulinus, nombril de Vénus (Méditerranée).