LA JOYEUSE EQUIPE

Ah ! Que ne !
Que ne dira-t'on de ceux qui dans l'ombre permettent à l'œuvre de l'architecte de prendre vie et aux bergers de se ravitailler.

Le foyer d'humanisme de nos associations peirescanes ne serait rien si la patience, le travail et l'efficacité du bureau de la Rue Royale à Bruxelles ne trouvait un écho entre le Grand Coyer et le pic du Rent grâce aux efforts conjugués de toute la joyeuse équipe.
La joyeuse équipe, c'est elle qui se soucie avant que les bergers ne viennent se repaître de l'œuvre de l'architecte, des maçons et des maîtres artisans, de tout ce qui est indispensable -et bien plus encore- au séjour des visiteurs.

A Bruxelles, Mady, Jeanine, Francine, Raoul et le comité coordonnent les courriers, les courriels, les plannings, les organisations, les désorganisations, les réservations, les réunions de bureau, le calendrier des conférences, etc…, sans lesquels rien n'est possible.

A Peyresq, Sylviane et Sissou préparent la saison, planifient la répartition des lits, entretiennent les maisons, lessivent, servent les repas et les pauses café, sourient et maintiennent la bonne humeur. Certains jours, elles commencent leur journée de travail à 7 heures 30 à la boulangerie de Thorame où elles se retrouvent pour ensuite apporter le pain frais du petit-déjeuner. Après cela, leurs activités varient. D'autres jours, elles finiront après la mise en place du petit-déjeuner du lendemain et elles reprennent la route après 21 heures.

Gilbert cet été 2006 a plongé, repeint, réparé et donné un nouveau souffle à tout ce qui a été employé, usé, délavé, lessivé par le vent, le soleil ou le temps. Les intérieurs et les extérieurs il les connaît bien ; depuis plus de quarante ans il connaît les pierres du pays et particulièrement celle de Peyresq où il travaillait déjà avec René Simon. Il sait reconnaître en silence les pierres qui ont une âme et distinguer en connivence les âmes de pierre.
Avec les autres maîtres artisans, Gérard pour la plomberie, Jean-Marie pour l'électricité, ceux du village pour la pompe et la réserve d'eau et ceux des employés communaux, il a maintenu Peyresq hors du moyen-âge, avec l'eau courante, l'électricité et le confort domestique.
Ah ! Que ne !
Que ne péririons nous sans les fromages de Jean-Philippe, les viandes, les salaisons et les plats préparés de la maison Rigault, les fruits et légumes d'Alain et Mimi du Bécassier et de tous ces petits trésors apportés avec générosité pour tisser des liens indéfectibles comme une épaule d'agneau, des baies de genévrier, des lycoperdons, des rosés des prés, des framboises, des bouteilles à découvrir et autres bonheurs de la montagne et d'un savoir-vivre ancestral.
Après les années alimentées par la cuisine de Jean-Louis et André, dit Dédé, en 2006 les esprits en visite ont pu s'épanouir le ventre plein grâce à Louis (ici pour la plume) et à Carlos, chefs improvisés en sauvetage d'urgence, qui pour cette saison ont assuré près de 14.000 couverts additionnés (13.974 = petits-déjeuners + déjeuners + dîners).
Commandes trois jours ou vingt-quatre heures à l'avance, approvisionnement à vingt-quatre ou cent dix kilomètres, déchargement sur la place, transbordement dans les congélateurs, les caves, les selliers et la cuisine, à bout de bras. Préparations, recettes et mise en œuvre des hors-d'œuvre et des plats pour satisfaire papilles et ventres creux.

Ah ! Que ne !
Que ne nous mourrions d'ennui sans JVC ! Jean ! Etoile d'un soir à la guitare. Etoile filante entre deux assiettes. “JVC”, JVC, toujours présents quand il est absent. JVC disparu alors qu'il était là il y a un instant.
Dire tout ce qu'il fait, serait trop long. Sans lui on oublierait d'exister tant dans la turbulence des courants d'air, il entretient rapports, relations, informations, etc … diplomatiques, comiques, politiques, …
Bref ! Peyresq sans JVC serait comme une frite sans sel.

Ah ! Que ne !
Que ne perdrions nous l'identité du village, celle du pastoralisme dans la montagne, si nous n'avions les bergers et les rois mages. Après celles d'Alphonse et de sa tribu, la figure d'Antoine est venue nous repaître des faits des loups, des vautours et des affaires de voisinage entre brebis. La Cabane Vieille n'est qu'à un pas. Visites en randonnées dans lesquelles se lancent les participants de nos réunions et les marcheurs de Retrouvance qui amènent à Vinci la fraîcheur de la Vaïre, la chaleur de leurs efforts et la sympathie de leur esprit de rencontre et de découverte. Les rois mages !
Sans ces échanges humains sincères et directs la joyeuse équipe se perdrait uniquement dans son service et l'œuvre du Foyer d'Humanisme passerait pour la simple colonisation belge en Haute-Provence. Laissons cette vision au guide Michelin et à d'autres.

Ah ! Que ne !
Que n'y a-t'il pas de mécontents, d'ingrats, de visions courtes et de mémoires encore plus courtes.
Il y a ceux pour qui ce qui est pris n'est plus à prendre, ceux qui sont contraires à tout et ceux qui ne sont jamais contents. Trop souvent par manque d'informations ils ne saisissent pas toutes les difficultés quotidiennes. Tout à l'air simple lorsque cela fonctionne bien. Peux mieux faire ! Bien sûr et toujours !

Ah ! Mais Oh !
Oh quel plaisir !
Quel bonheur de voir que tous ces efforts de générosité et de travail ne sont pas vains car il y a des organisateurs, des coordinateurs et des participants à des colloques et des stages, qui mesurent leur chance d'avoir à Peyresq une structure d'accueil ouverte à leurs projets de rencontre de développement de la connaissance et d'ouverture sur la région et l'utilisent à bon escient.

Longue vie à ce projet, et à tous ceux qui seront de la Joyeuse Equipe.

Louis COLOT