1232-1860

Perché à 1.528 m d’altitude sur un éperon rocheux des Alpes de Haute-Provence, revit désormais le village de Peyresq, lieu unique et magique au destin exemplaire.

Fondé en 1232 par le Comte de Provence Raymond Béranger V pour constituer une place forte plus puissante que l’ancien castrum de La Colle Saint-Michel, le village fortifié de Perets devint en 1388, pour près de cinq siècles, poste frontière entre la Savoie et la France. La frontière, marquée par des bornes en pierre portant croix de Savoie et fleur de lys passait alors à Colmars, au lac de Lignin et à Entrevaux.

L’église de Peyresq, de style roman tardif, fut aussi construite au XIIIème siècle et confiée aux moines défricheurs bénédictins de Saint-Dalmas de Pedona qui vécurent à Peyresq jusqu’au XVIème siècle.

En 1481, lors du rattachement de la Provence au Royaume de France, Peyresq comptait 28 feux, soit environ 100 habitants.

En 1580, Marguerite de Bompar, Dame de Peiresc, épouse de Reinaud Fabri, donna le jour à Nicolas-Claude. Enfant précoce d’une vive intelligence, Nicolas-Claude subjugua dès 1600 tous les érudits européens qu’il rencontra au cours de ses voyages et avec qui il entretint une abondante correspondance jusqu’à sa mort en 1637.

Devenu seigneur de Peyresq en 1604, il fut l’un des plus grands humanistes européens du XVIIème siècle, connu sous le nom de Monsieur de Peiresc.

En 1713, Mathieu Bayol, Seigneur de Peyresq, légua ses biens à la communauté villageoise en contrepartie d’une pension annuelle, la seigneurie devenant ainsi un simple mode de propriété.

En 1860, par le Traité de Turin, le Comté de Nice fut rattaché définitivement à la France et Peyresq cessa de jouer la sentinelle de la Provence.

A cette époque, Peyresq atteint son apogée avec 251 habitants avant de connaître un déclin rapide. Les guerres et l’exode rural vers une Côte d’Azur en développement vidèrent inexorablement les villages des hautes vallées où depuis tant de siècles des familles résignées avaient perpétué une civilisation agropastorale solidaire.

Les terrasses qui s’estompent autour du village constituent un ethnopaysage représentatif des conditions de vie de la collectivité peyrescane au cours des siècles antérieurs.

Menu