La pollution, la fragmentation des habitats naturels et les changements climatiques et d’utilisation des terres affectent et mettent en danger les écosystèmes à l’échelle régionale comme globale. A Peyresq, petit village perché entre les cantons d’Annot et Colmars-les-Alpes, 35 étudiants venus des quatre coins de l’Europe ainsi que de Turquie, de Chine, du Chili et d’Indonésie ont participé à une université d’été afin d’apprendre comment évaluer de façon intégrée les conséquences de ces changements environnementaux.
Cette université d’été est financée par la Commission Européenne dans le cadre du projet « AVEC ». Elle permet aux étudiants de mieux déterminer dans leur carrière future la fragilisation des écosystèmes et la vulnérabilité des populations qui en dépendent.
Des scientifiques de renommée internationale ont présenté les derniers développements connus dans la simulation de processus écologiques et dans l’élaboration de scénarios de changements globaux futurs. Les étudiants ont grandement profité de la variété des cours donnés et des discussions stimulantes qui s’en sont suivies. A été soulignée en particulier, l’importance de considérer les acteurs et décideurs tant locaux que nationaux dans les évaluations de vulnérabilité.
Des présentations ont touché des thèmes plus controversés tels les problèmes éthiques de ce champ de recherche, la santé dans le monde, ou ont introduit l’expérience des spécialistes du terrain qui appliquent la connaissance écologique dans leur travail quotidien, tel M. Frapa du Parc naturel régional du Luberon. Les étudiants ont découvert pendant une excursion les paysages de Haute-Provence, et des intervenants locaux ont présenté l’agriculture céréalière et lavandière sur le Plateau de Valensole, l’histoire du barrage de Sainte-Croix et du village des Salles-sur-Verdon, ainsi que la gestion du Parc du Verdon.
Etudes de cas
A part les cours magistraux, les étudiants ont développé leur propre étude de cas en petits groupes réunissant des nationalités et des disciplines scientifiques différentes. Les évaluations de vulnérabilité ainsi élaborées se sont par exemple penchées sur la minorité ethnique des Samis (Suède), les risques de sécheresse et d’inondation aux Pays-Bas et les questions environnementales et de développement au Vietnam.
Ces études de cas ont permis aux étudiants de comprendre, par la pratique, les risques écologiques caractérisant leur régions d’étude, ainsi que les possibilités d’adaptation face aux impacts futurs.
Cette université d’été a donc rassemblé 35 étudiants mais aussi 25 scientifiques dans l’esprit d’humanisme et d’échange cultivé par l’ASBL Nicolas-Claude Fabri de Peiresc.
La beauté des environs, les couleurs changeantes de l’automne, la cuisine provençale et l’hospitalité de l’équipe d’accueil à Peyresq ont contribué à faire de cette université un succès complet pour tous les participants.
La Provence, 10 octobre 2003