Chap. II - Techniques de rénovation des châtaigneraies

« Il n'y a pas de réponse unique mais des cas très différents

selon les lieux et les situations de chacun.

Un seul ingrédient est nécessaire dans tous les cas : la durée ».

Votre châtaigneraie. Parc National des Cévennes

 
La première partie de l'étude consistait en une tentative de définition de l'action prioritaire de développement territorial, la rénovation et la valorisation de la châtaigneraie du massif d'Annot dans le cadre de la Charte forestière. Nous nous sommes ainsi attachés à essayer de comprendre quels étaient ses enjeux et comment elle était mise en place. Dans cette seconde partie, nous allons nous interroger sur les possibilités techniques de la mise en œuvre effective de l'action de rénovation.
Afin de répondre aux questions des propriétaires et de fournir un appui technique aux différents organismes, le Pays Verdon, Vaïre, Var, commanditaire de l'étude, a demandé de rédiger un livret technique détaillé (il correspond à ce chapitre et le suivant et sera diffusé tel quel aux propriétaires).
Dans ce but, un travail exploratoire a été mené sur les méthodes de rénovation expérimentées dans d'autres départements. Pour dresser un état des lieux des techniques de rénovation de châtaigneraies, nous avons ainsi cherché à identifier des projets ou des structures en lien avec la rénovation. L'objectif était de rencontrer des personnes aux profils différents. Les personnes ciblées ont été des agriculteurs et des transformateurs (7 propriétaires, 2 SARL), des techniciens et ingénieurs (Parc des Cévennes et des Monts d'Ardèche, Sime, CRPF des Maures, Chambre d'Agriculture de l'Ardèche), des coopératives (dans les Maures et en Ardèche), des associations (Isola, Cogolin, Ardèche), des représentants (syndicat des producteurs de l'Ardèche), des élus (Maire de Privas de Vallongue), etc…
La méthodologie choisie a été celle de l'entretien individuelle et l'observation directe sur le terrain. Ces entretiens, menés entre mai et juillet 2004, ont permis de repérer des expériences significatives de rénovation qui se sont révélées apporter des éléments de compréhension pour le cas de la châtaigneraie d'Annot.
Ici, il ne s'agit pas de présenter toutes les expériences. En fait, nous proposons un catalogue descriptif des maladies, des techniques de rénovation courantes, des possibilités d'entretenir les parcelles et de récolter des châtaignes, illustré par les apports extérieurs.
Le guide pratique « La châtaigneraie fruitière au sud est du massif central » a été une source d'information précieuse.
 
Photo 3. en haut à gauche : M. Hugon «Maire de Saint Privas de Vallongue»,M. Menu «Parc National des Cévennes», Lozère
(CF- 2004)
 
 
Photo 4. en haut à droite : M. Domergue «Chambre d'agriculture de l'Ardèche», verger expérimental Ardèche (CF- 2004)
 
 
Photo 5. au milieu à droite : M. Sabatier «agriculteur», Ardèche (CF- 2004)
 
 
Photo 6. en bas à droite : M. Jartoux «agriculteur», Massif des Maures (CF- 2004)

1. Les maladies
 
Elément capital, les maladies ravagent les châtaigneraies. Savoir les identifier puis les traiter devient donc incontournable.
La maladie de l'encre sévit dès le début du XX° siècle et l'endothia attaque à partir de 1956. Si ces maladies sont les plus préoccupantes actuellement sur le massif d'Annot, une nouvelle affection anéantit les vergers en Italie et suscite une vaste campagne de prévention, le cynips du châtaignier.
 
1.1 Le chancre de l'écorce (Endothia Parasitica ou Cryphonectria Parasitica)
 

Photo 7. Chancre de l'écorce virulent, Ardèche (CF- 2004)

Description
Le chancre de l'écorce est un champignon parasite de la partie aérienne de l'arbre. Provenant d'Amérique du Nord(11), la maladie a été décelée en France à partir du milieu des années 1950. Le champignon n'attaque le châtaignier qu'à l'occasion de blessures d'origine humaine, animale ou climatique et se propage naturellement par transport de mycélium et de spores par le vent, les insectes, les animaux et les outils. Le développement de la maladie se manifeste par l'apparition de plaques brunes orangées et de fissures sur l'écorce. Son extension provoque le dessèchement de l'écorce qui se soulève en lames. La sève de l'arbre est ralentie, puis bloquée, ce qui entraîne un étranglement et la mortalité des branches situées au-dessus du point contaminé. Dans un premier cas, l'arbre s'affaiblit mais il continue à produire des branches saines. Dans un deuxième cas, tout le système aérien dépérit mais des rejets apparaissent au pied de l'arbre.
 
Photo 8. Traitement chancre, Gard (CF- 2004)
Traitement, prévention
Hormis l'élagage et le curetage, le seul moyen de lutte utilisé aujourd'hui est un traitement de lutte biologique de souches dites « hypovirulentes » mis au point dans les années 1970 par deux chercheurs de l'INRA de Clermont Ferrand, Jean Grente et Suzanne Sauret (Bourgeois, 1992). On parle de souches «hypovirulentes» (12) car ces dernières sont très peu agressives. Elles permettent, par fusion, d'atténuer la virulence de la souche qui attaque l'arbre. A l'aide d'un emporte-pièce, on creuse des trous de 3 à 4 mm espacés de 1 à 1,5 cm à l'intersection entre la partie saine et la partie malade dans lesquels on introduit le produit. Le traitement n'est réalisable que si le champignon n'est pas trop développé et n'encercle pas la branche. Il s'applique au printemps.
Pour de jeunes arbres à l'écorce encore lisse, il est possible de cureter le chancre à l'aide d'un couteau en effectuant un mouvement circulaire allant de l'extérieur vers l'intérieur du chancre. Après cet acte, il faut badigeonner la plaie à l'aide d'un produit fongique (13) et désinfecter son couteau. Cette précaution - appliquer un badigeon et désinfecter les outils - s'applique aussi lors de l'élagage d'une branche malade.
Des gestes peuvent permettre d'appréhender la maladie :
• éviter les blessures sur l'arbre et le cas échéant, appliquer un badigeon,
• éviter le feu sous les branches qui provoque de micro fissures invisibles à l'œil,
• désinfecter les outils de taille entre chaque taille à l'aide d'eau de javel,
• brûler les branches atteintes par le chancre.
Il faut savoir que tout ce qui participe à la vigueur de l'arbre est le premier moyen de défense contre les maladies, d'où l'intérêt d'entretenir sa châtaigneraie.

1.2 La maladie de l'encre (Phytophtora cinamoni ou cambivora)

Photo 9. Châtaignier mort de l'encre, Alpes Maritime (CF- 2004)
Description
Champignon parasite, la maladie de l'encre asphyxie les racines et se propage de façon souterraine. L'arbre ne s'alimente plus ce qui provoque son dessèchement. Le champignon peut rester dans le sol 20 à 30 ans.
Même si la maladie se caractérise par une exsudation noirâtre autour des racines - ce qui lui a valu son nom -, l'écoulement est très rarement visible. Diagnostic difficile, les premiers symptômes qui permettent de la reconnaître est l'apparition de feuilles plus petites qui jaunissent très vite (juillet). L'arbre se dégarnit. Les propriétaires parlent d'«arbres qui flambent». Elle foudroie un châtaignier en 2 ou 3 ans. Favorisée par un sol humide, la maladie touche en général plusieurs arbres - «langue» de châtaigniers atteints par l'encre- dans le sens de la pente.
De nombreux chercheurs se sont penchés sur la question mais il n'existe pas de traitement ni d'ailleurs de méthode d'analyse sûre.
 
Que faire si l'encre est diagnostiquée ?
Comme la maladie est présente dans le sol, les solutions sont maigres. Cependant, tout ce qui peut favoriser la vigueur de l'arbre est envisageable. Il est alors possible de procéder à un élagage sévère (14) qui permettra de rééquilibrer le système aérien et le système racinaire de l'arbre. Cette solution est provisoire.
L'autre solution, choisie par les propriétaires de la châtaigneraie d'Isola dans les Alpes Maritimes est de planter des variétés hybrides résistantes à la maladie. Des premières recherches avaient été menées à partir d'hybrides de différentes espèces au début du XX° siècle (Camus, 1929 : 176-179), sans véritable succès. Les techniques se sont améliorées et des hybrides de Castanea sativa et Castanea millissima résistants à la maladie sont plantés aujourd'hui. Même si ces plants ne sont pas entièrement fiables, c'est un progrès majeur.
 
1.3 Le cynips du châtaignier (Drycosmus kuriphilis Yasumatsu)
Photo 9. Cynips du châtaignier, Cuneo (CTIFL- 2003)
Description
Pas encore arrivé en France, une vaste campagne de sensibilisation est actuellement menée contre cette nouvelle maladie du châtaignier, le cynips. Petit hyménoptère de la famille des cynipidés qui provoque des galles, il vient de ravager des parcelles en Italie (région de Cuneo). Originaire de Chine, il a été découvert au Japon vers 1940 après de gros ravages puis en 1974 aux Etats-Unis. Son parcours ressemble à celui du chancre de l'écorce. Il n'existe pas de traitement à l'heure actuelle. Les symptômes ressemblent à ceux de la galle du chêne, c'est-à-dire que les bourgeons se mettent à gonfler au lieu de donner naissance à une pousse.
Message d'alerte
Attention : il est fortement déconseillé d'importer des plants, des greffons, ou tout autre élément touchant au châtaignier en provenance de l'Italie !
 
1.4 Bilan des maladies sur le massif d'Annot
Malgré des descriptions très claires des maladies, la confrontation sur le terrain reste compliquée. Le « savoir-dire » ne livre pas le « savoir-faire » qui s'acquiert « sur le tas » et dans le temps. Les choses n'apparaissent pas directement à l'esprit, il faut les rendre intelligibles ; d'où le besoin d'intervenants extérieurs comme Béatrice Ladrange qui donnent des clefs de compréhension. Spécialiste de la châtaigneraie fruitière du Sime (15), elle travaille sur cette question depuis 20 ans. Sa présence a permis d'attester que la châtaigneraie du massif d'Annot est atteinte par le chancre de l'écorce contrairement a ce qu'avait suggéré l'étude du CRPF diagnostiquant une majorité d'encre. Le degré de développement du chancre de l'écorce est très hétérogène : des zones sont très attaquées, d'autres très peu. Globalement la châtaigneraie d'altitude n'est pas atteinte.
Maladie curable, les travaux de rénovation devraient ainsi permettre de venir à bout de ce fléau.
De plus, on observe sur le massif d'Annot comme en France, une tendance à la cicatrisation spontanée des chancres actifs ; phénomène qui apparaît encourageant. En Ardèche, en Lozère, dans le Gard, le taux de chancres, non traités, cicatrisés ou cicatriciels est supérieur ou égal à 40%.
Précaution de transport
Attention : le bois de châtaignier d'une région reconnue contaminée par le chancre ne peut circuler en dehors du département que si le bois est écorcé selon l'Annexe IV partie A chapitre II 1 de l'Arrêté du 22 Novembre 2002 relatif aux exigences sanitaires des végétaux, produits végétaux (DRAF/SRFB). En effet, l'écorçage des bois évite tout risque de dissémination du champignon.
Désormais aguerris aux dangers et aux traitements des maladies, passons à comment procéder à un travail de rénovation des châtaigneraies. Quelles solutions existent ?

2. Les méthodes de rénovation de la châtaigneraie

Avant d'engager une procédure de rénovation, il est nécessaire d'établir un diagnostic. Diverses possibilités de rénovation sont envisageables : élagage sévère, rénovation par greffage ou la plantation. En fonction de l'état des vergers, d'autres choix pourront aussi être pris.

Dans tous les cas, l'implication des propriétaires est indispensable.

2.1 Le diagnostic… identifier son cas

Etape essentielle, toute l'entreprise ultérieure en dépend ; le diagnostic permet d'émettre différentes hypothèses de travaux à engager en fonction de la parcelle étudiée et du choix du propriétaire. Il est établi soit par le propriétaire, soit par un technicien. Afin d'aider le propriétaire dans sa démarche, le Parc des Cévennes a édité un cahier pratique « Votre châtaigneraie » (1995) qui, en fonction de l'état des parcelles, identifie différentes solutions.
Un deuxième point important est l'accessibilité des terrains et le pourcentage de pente. De mauvaises conditions alourdissent la charge de travail déjà conséquente dans un processus de rénovation.
 
Description de l'action
Toutes les parcelles sont étudiées individuellement. La première étape est de les comparer aux types de « vergers témoins » retenus, par exemple, par l'étude du CRPF (16) (2001) : verger entretenu, verger abandonné, verger dégradé. A ceux là, s'ajoutent les parcelles en taillis de châtaignier (sol propre, tiges rapprochées nombreuses).
Sur le verger, il va falloir faire le tour de chaque arbre afin de déterminer son état et tous les travaux à effectuer possibles : coupe des rejets aux pieds, possibilité de faire un élagage sévère, reconnaître si l'arbre est greffé, taille douce, etc…
Selon l'état des parcelles que le propriétaire souhaite traiter, plusieurs objectifs sont envisageables : entretenir le sol, produire des fruits, nourrir des animaux, créer une forêt… mais tous les objectifs ne peuvent s'appliquer à toutes les parcelles. Si le verger évolue vers le taillis, il est peut-être inutile de vouloir produire du fruit. Inversement, il serait dommage de faire du bois sur un verger entretenu.
 
Rôle et implication nécessaire des propriétaires
Le projet du propriétaire est déterminant. Le propriétaire doit soigneusement « cibler » ses objectifs et ne pas surestimer ses forces ou ses compétences : il est plus facile de maîtriser une petite parcelle que de traiter plusieurs hectares. Souvent, les castanéiculteurs qui entreprennent des travaux décident de le faire progressivement : ils coupent la charge en deux en rénovant une parcelle de 1 ha sur deux ans (0,5 ha la première année et la deuxième année, par exemple). Tout dépend de la disponibilité et des efforts prêts à y être consacrés.
Enfin, mieux vaut ne rien entreprendre, si l'on veut avoir vite fait et ne pas s'engager : « une action châtaigneraie doit obligatoirement être poursuivie plusieurs années pour porter ses fruits » (Cévennes, 1995 :9).
 
Sur le massif d'Annot
Pour évaluer au mieux l'état des parcelles, les ASL ont décidé de faire réaliser des études de diagnostic aux agents spécialisés de l'ONF ou du CRPF/Coopérative Provence forêt. Les propriétaires cibleront ensuite leur choix, en fonction des propositions offertes par les techniciens et de leurs ambitions.
Un proverbe des Cévennes dit « le châtaignier aime le fer ». Taille douce ou taille de rénovation, le châtaignier demande un entretien constant. Regardons les différentes formes de rénovation possibles.

2.2 L'élagage doux

Description
Technique de remise en valeur courante du verger traditionnel, ce n'est pas une technique de rénovation. Etant donné que les propriétaires peuvent choisir cette option, elle est présentée ici.
L'élagage doux consiste à émonder un arbre, en choisissant avec soin les branches mortes, malades ou inutiles. C'est une coupe d'entretien qui ne redonne pas de vigueur à l'arbre et qui n'a pas d'effet direct sur le système racinaire. Moins traumatisante pour les arbres, elle permet de garder une production.
En outre, le CEEP préconise ce système de restauration progressif de la châtaigneraie afin de ne pas perturber l'écosystème.
Avis de castanéiculteurs
Deux des agriculteurs rencontrés dans les Cévennes ont choisi cette solution par nécessité financière : ils avaient besoin de l'apport financier de la vente des châtaignes. D'autre part, ils avouent leur réticence face à l'autre solution « radicale » de l'élagage sévère qui « ruine » le paysage et dont ils ne sont pas sûrs du résultat. L'un des deux regrette ce geste car, malgré le plaisir visuel, il se rend compte qu'il est obligé de remonter chaque année dans son arbre tailler les branches atteintes par le chancre de l'écorce. Le verger n'est pas complètement remis en état. L'autre agriculteur, ancien agent de l'ONF, rappelle que « la taille, c'est technique : tout le monde n'a pas la connaissance ni la forme physique pour le faire!»
Avantages
Inconvénients
Pas traumatisant pour les arbres.
Permet de garder une production.
Les arbres ne doivent pas être trop malades.
Coût du travail spécialisé important.
Plaisir visuel, mais pas de rénovation durable.
Travail de débitage au sol et de dégagement des bois.
Engagement personnel long.
Tableau 5. L'élagage doux
 
2.3 L'élagage sévère
Image 1. Etapes de l'élagage sévère
(source : Guide Pratique « la châtaigneraie fruitière au sud est du massif central »)

Description
Commencée dans les années 1986-1987, c'est une technique de remise en valeur durable d'une châtaigneraie traditionnelle. Elle consiste à rabattre très sévèrement la charpente au dessus du point de greffe tout en laissant sur 15-20 cm le démarrage de branches jeunes, d'où l'arbre se reformera. Précisons que toutes les branches sont enlevées, même les parties vertes. Un nouveau système racinaire se développe et l'arbre gagne en vigueur. La production réapparaît dès la troisième année et à partir de la cinquième année, la production est plus importante avec des fruits de calibre plus gros (20 à 25 %). On parle de remise en valeur durable car elle donne une nouvelle jeunesse au châtaignier.
Pour une châtaigneraie en mauvais état et si les châtaignes correspondent aux qualités gustatives et agronomiques attendues, cette solution est la plus envisageable.
 
Entretien et rôle du propriétaire
La rénovation demande de nombreux efforts : gérer tout le bois au sol, contrôler le développement rapide de la végétation ou encore retourner dans l'arbre au bout de 3 ans afin de sélectionner les rejets qui repartent des branches élaguées.
Les échecs viennent le plus souvent d'un manque de suivi. Les propriétaires absents de leurs parcelles ne coupent pas les rejets aux pieds, n'offrent pas de soins lors de l'apparition de chancres ou encore n'assurent pas la taille des rejets du houppier trois ans après l'élagage sévère.
 
Photo 10. Elagage sévère, Gard (CF- 2004)

Avis de castanéiculteurs

La plupart des personnes rencontrées, malgré une forte appréhension au départ, se disent très satisfaites de cette méthode. Dès le début, ils avaient conscience du travail qu'ils entreprenaient et ils ont choisi de le faire progressivement. D'après eux, «le jeu en vaut la chandelle» : les arbres assurent désormais une production généreuse. L'avantage est aussi de redonner une forme fruitière à l'arbre.

Avantages

Inconvénients / limites

Remise en valeur durable.
Production plus importante et augmentation du calibre des fruits.
Facilite l'intervention dans les arbres puisque le palier de formation est plus bas.
Coût du travail spécialisé moins élevé que pour un élagage plus léger.
Absence de production pendant quelques années.
Travail important de débitage du bois au sol.
Provoque une éclaircie : besoin de contrôler le développement excessif de la végétation au sol.
Sélectionner les rejets autour des branches élaguées au bout de la 3ème année et parfois la 7ème année.
Engagement personnel long.
Nécessite le diagnostic d'un technicien sur l'état initial et la variété des arbres, pour vérifier l'intérêt économique de l'opération.
Tableau 6. Elagage sévère
 

2.4 La rénovation par greffage

I
Image 2. Etapes de la rénovation par greffage (source : Guide de la châtaigneraie fruitière au sud est du massif central)
 
Description
La rénovation par greffage permet de constituer un nouveau verger à partir d'une ancienne châtaigneraie (arbres dégradés ou taillis). Les arbres anciens sont abattus. Environ deux ans plus tard, quatre à six rejets de souche sont sélectionnés et greffés. Cette technique permet d'introduire les variétés de son choix et de réaliser des vergers homogènes.
Les arbres commencent à produire 5 à 6 ans après le greffage.
Photo 11. Greffe en couronne, Gard
(CF- 2004)
 
 
Les types de greffes
Il existe différents types de greffes mais les trois plus courantes sont en flûte, en couronne ou en manchon. « La meilleure technique, c'est celle que le propriétaire maîtrise ».
Plusieurs rejets sont greffés (environ six) pour assurer un maximum de succès puisque certaines greffes ne prennent pas ou sont détruites par les oiseaux, les animaux ou le vent. Au final, il ne devra prester qu'un rejet de souche greffé.
 
Pourquoi choisir cette technique ?
C'est une méthode de plus en plus conseillée. Quand propose t-on cette technique ?
• Lorsque l'arbre est en trop mauvais état pour être élagué
• Lorsque la variété des châtaignes ne convient pas ou quand l'arbre n'est pas greffé
La rénovation par greffage s'adresse à des parcelles avec des souches vigoureuses. Elle permet de profiter de l'enracinement existant (moins besoin d'irriguer). En revanche, elle demande une forte implication du propriétaire qui devra passer très régulièrement sur la parcelle au moins une fois par mois, d'avril à octobre, pendant 4 ans :
• 1ère annéé : sélection des rejets au pied, 2ème année : greffage, 3ème année et 4ème année sélection des greffes qui ont pris.
• Un passage mensuel devra être effectué afin de surveiller l'arrivée de maladies et le développement des greffes).
Avis de castanéiculteurs
Un castanéiculteur du Gard a choisi de transformer sa forêt, composée de différentes essences dont une majorité de châtaigniers, en verger. Ses arbres ont aujourd'hui une dizaine d'année. Ils repartent bien et ce, malgré le manque de possibilité d'irriguer sa parcelle. Il a choisi des variétés « marrons » et commence à avoir une production satisfaisante avec une bonne qualité des fruits. Il souligne le peu de perte car en profitant de l'enracinement des arbres, les rejets sont beaucoup plus vigoureux.
La rénovation par greffage est une technique de plus en plus utilisée en Ardèche. Maître dans l'art de greffer et voyant certains arbres de son verger se dégrader, Michel Grange (Ardèche) a décidé de procéder à une rénovation par greffage. Il a abattu les arbres pour repartir sur les rejets des châtaigniers. Il est très satisfait : ses greffes ont pris et il espère entrer en production dès l'année prochaine.

Avantages

Inconvénients/ Limites

Verger homogène de variétés choisies.
Profiter de l'enracinement existant (souches adaptées aux conditions pédoclimatiques locales, moins d'irrigation).
Bien choisir la parcelle.
Maîtriser les techniques de greffage.
Suivi régulier pendant 4 ans (1 passage par mois d'avril à octobre) pour surveiller les maladies et assurer l'entretien du sol.
Tableau 7. Rénovation par greffages
 
2.5 La plantation
Photo 12. Plantation, Le Fugeret (CF- 2004)
Description
Une autre possibilité est de repartir à zéro et de faire une plantation. La plantation permet de faire pousser des variétés hybrides résistantes aux maladies, telle que l'encre. Elle donne l'avantage de choisir des variétés reconnues pour leurs qualités agronomiques et gustatives.
L'opération est délicate et nécessite des conditions particulières :
• Le choix de la parcelles &endash; potentiel du sol, disponibilité en eau, accidents thermiques.
• Le choix du matériel végétal - porte-greffes, variétés, distance de plantation, pollinisation, qualité des plants.
• La réalisation de la plantation &endash;préparation sol, fertilisation, premiers soins des arbres.
• L'entretien du jeune verger &endash; fertilisation, désherbage, taille.
 
Avis de castanéiculteurs
L'association d'Isola, pour la rénovation de sa châtaigneraie anéantie par l'encre, a pris la décision de planter des variétés résistantes à la maladie. Elle a créée sa propre pépinière qui accueille des plants hybrides, greffés avec des greffons de la région par le pépiniériste de Corrèze Courlier. Il est intéressant de rencontrer cette association car sa châtaigneraie pousse à la même altitude que celle du canton d'Annot ; elle peut donc aider dans la détermination des plants à adopter sur le massif.
 
La plantation pour assurer la régénération de la châtaigneraie
Alors qu'ici la plantation apparaît comme une technique de rénovation, la régénération du verger doit se faire constamment. Au XIX° siècle, sur les baux de châtaigneraies était inscrit l'obligation de planter chaque année un certain nombre d'arbres proportionnellement à la surface de la parcelle. Après avoir profité des plantations d'hier, il est urgent de penser à planter des arbres qui nourriront les générations de demain.

Avantages

Inconvénients/ Limites

Planter des variétés résistantes aux maladies.
Planter des variétés reconnues pour leurs qualités agronomiques et gustatives.
Faire un verger homogène.
Avoir des parcelles irriguées.
Trouver des variétés qui s'adaptent aux conditions pédoclimatiques de la région.
Attendre 10 ans avant d'avoir une bonne production
Protéger contre les animaux (sanglier, chevreuils…).
 Tableau 8. Plantation
 
2.6 Les autres choix de rénovation
Selon l'état des parcelles, les propriétaires pourront choisir de ne pas retourner à un verger de châtaignier. Il est envisageable de se convertir vers de la châtaigneraie à bois ou vers un mélange de variétés. Toutefois, une châtaigneraie dégradée ne pourra être dans tous les cas transformée en châtaigneraie à bois. En poussant le propos à l'extrême, Bernard Cabannes, ingénieur du CRPF, dit « c'est comme s'il existait deux espèces : le châtaignier à bois et le châtaignier à fruits ». Une châtaigneraie à bois répond à des conditions pédoclimatiques très particulières.
Ce dossier s'inscrivant dans la production fruitière, le sujet n'amenait pas à se renseigner plus en avant sur la question du bois. Forestiers, les techniciens du CRPF et de l'ONF maîtrisent la thématique « bois »; ils attendaient surtout des renseignements complémentaires sur les vergers de châtaigniers.
 
2.7 Que faire du bois ?
Une grande question qui revient est qu'est-ce que nous allons faire de tout ce bois ? Il s'agit d'une difficulté technique majeure puisque certains châtaigniers sont très massifs (200 à 400 ans d'âge, 2 m de diamètre) et peuvent contenir jusqu'à 10 stères de bois par arbre.
De plus, l'objectif est de sortir le bois le plus rapidement possible pour éviter la propagation du chancre de l'écorce sur les châtaigniers sains.
Coupé en hiver, le bois doit disparaître avant le printemps. Son évacuation demande une forte mobilisation des propriétaires.
 
Solutions envisagées
Il est d'abord bon de rappeler ici l'importance de l'accessibilité des parcelles. Il est inutile d'entreprendre un élagage sévère sur un terrain inaccessible, le bois ne pouvant être évacué.
N'oublions pas non plus que le transport du bois de châtaignier malade en dehors du département est réglementé. Le bois doit être écorcé.
Le bois de châtaignier est avant tout brûlé. Il est utilisé comme bois de chauffage. Seulement, il porte une mauvaise réputation du fait de son pouvoir calorifique plus faible que celui du chêne, et surtout parce qu'il « éclate ». Malgré tout, il reste un bois de chauffage reconnu.
Aujourd'hui, avec le développement de la filière bois-énergie, il est aussi envisageable de transformer le bois de châtaignier en plaquettes pour les chaudières. Pour cela, une entreprise doit se déplacer avec son broyeur et il faut trouver des destinataires.
En revanche, toutes les branches non utilisables devront être brûlées sur place.

Avis de castanéiculteurs

Un propriétaire comme Laurent Sabatier en Ardèche a eu une conduite très rigoureuse du bois sur ses parcelles. Il a su tirer un maximum de tout le bois qu'il a débité :
• le bois de sa partie forestière a été destiné à la charpente de sa maison et aux piquets de sa framboisée.
• les gros arbres de sa châtaigneraie offrant un bois de mauvaise qualité lui a servi de bois de chauffage.
• Tout ce qui ne pouvait pas lui être utile a été brûlé.
C'est un travail de longue haleine.
Pour remédier au problème des éclats de silice lors de l'utilisation du bois pour le chauffage, l'association d'Isola a choisi de laisser les arbres abattus pendant un à deux ans dehors (loin des parcelles de châtaigniers) de manière à ce que les troncs, lavés par les pluies, se vident de leur tanin. Les propriétaires récupèrent le bois mais la quantité importante de bois au sol permet d'en donner. Ceux qui le souhaitent peuvent venir donner « un coup de main » et repartir avec du bois. Sinon, une partie du bois est distribué aux personnes âgées avec l'aide de la Mairie.
Différentes possibilités s'offrent donc aux propriétaires.

Petits conseils pratiques pour la gestion du bois :

¸ Ne pas faire le tas de branches lorsque vous élaguer là où vous avez décidé de brûler. Le tas deviendra vite trop important et vous serez obligé de le défaire pour le refaire.
¸ Eviter le feu trop prêt des branches de châtaigniers. Ce dernier provoque des micro fissures ce qui augmente le risque d'attaque du chancre.
 
2.8 Spécificité du massif d'Annot
Comme nous l'avons vu ci-dessus, des solutions diverses peuvent être choisies par les propriétaires. Toutes sont possibles sur le massif d'Annot, tout dépend de l'état des parcelles et du projet du propriétaire. Les techniciens jouent aussi un rôle prépondérant car c'est à partir de leur diagnostic que les propriétaires orienteront leur décision.
L'élagage sévère apparaît comme une des solutions les plus envisageables, surtout si les propriétaires veulent conserver leurs gros arbres vieillissants. Suite à des échecs passés, certaines personnes restent sceptiques sur les bienfaits de cette taille. Toutefois, sur le massif d'Annot, les anciens élagages sévères, appelés « coupe totem » ne répondent pas aux exigences de coupe actuelle. En effet, les arbres totems sont des arbres amputés de la totalité de la charpente, d'où ne repartait aucun jeune rejet de branches. Avec le temps, les techniques se sont améliorées, et de plus en plus de gens font confiance à cette technique de rénovation. Elle est très fortement recommandée.
A première vue, la rénovation par greffage semble peu connue sur le massif d'Annot. Des campagnes d'informations doivent être lancées.
En ce qui concerne la plantation, plusieurs propriétaires ont entamé la procédure. C'est notamment avec eux qu'il sera possible de s'entretenir afin de connaître les variétés les plus adaptées à la région.
Sinon, à propos du bois au sol, nous ne pouvons qu'inviter les propriétaires à se chauffer au bois et brûler toutes les branches restantes. Il est fortement recommandé de faire disparaître le bois de la parcelle le plus rapidement possible, c'est-à-dire avant le printemps.
La possibilité de faire venir un broyeur est actuellement étudiée par l'animateur de la charte forestière qui s'informe auprès des entreprises spécialisées.
Les solutions devront être étudiées au cas par cas.

3. Possibilités pour favoriser l'entretien des parcelles

« La châtaigneraie est un espace productif dont l'autonomie trouve ses limites dès que l'homme ne réitère pas de façon régulière ses interventions » (Dupré, 2002 : 169 ). L'entretien du verger comporte un élagage des arbres tous les 6 ans ainsi qu'un nettoyage courant du sol. Des essais ont été conduits afin de diminuer la charge et le coût du travail pour les producteurs. L'entretien peut être mécanisé ou effectué par les dents de l'animal.

Si l'entretien est important d'un point de vue agronomique, il participe aussi à la prévention des feux et forêts et l'ouverture des paysages.
 
3.1 L'entretien mécanisé
 Photo 13. Girobroyeur, Le Fugeret (CF- 2004)
 
Sur des parcelles accessibles, il est possible d'utiliser un girobroyeur attelé à un tracteur (80 cv environ). L'investissement pour un broyeur de 2 mètres est d'environ 3 500 euros. Le temps de travail pour 1 hectare est estimé à 1h30 - 2h00. Le sol est fauché au minimum à partir de la mi-juillet.

Avantages

Inconvénients/ Limites

Travail moins long : temps de travail à l'hectare : 1h30 à 2h00.
N'abîme pas les jeunes plantations.
Maintien un sol propre.
Les parcelles doivent être accessibles (ne peut pas s'utiliser sur les terrasses).
Retour sur investissement sur plusieurs années (au moins 5 ans).
 Tableau 9. L'entretien mécanisé
 
3.2 Le sylvopastoralisme
Photo 14. Transhumance, Alpes de Haute Provence (CF- 2004)
Le pastoralisme est un mode de gestion traditionnel des vergers de châtaigniers.
D'un côté, la châtaigneraie contribue fortement à l'alimentation des troupeaux ovins, bovins et caprins par les feuilles, l'herbe et les broussailles mais aussi par les châtaignes qui constituent un bon concentré énergétique. De l'autre, les troupeaux nettoient, piétinent et fertilisent régulièrement le sol. Ils passent régulièrement au printemps, avant et après la récolte des châtaignes. Une association s'est formée entre châtaigneraies et troupeaux.
Pour bien utiliser ce type de parcours, la mise en place de clôtures est indispensable. Une conduite en parc raisonnée permet de tenir les broussailles et de favoriser l'herbe. Les animaux peuvent pâturer plus longtemps. De plus, les clôtures permettent de protéger les jeunes plantations.
Les propriétaires peuvent introduire des troupeaux sur leurs terrains. La location se fait sous forme de fermage ou par le biais d'une convention pluriannuelle de pâturage.

Avantages

Inconvénients/ Limites

Entretien et enrichissement du sol.
Moins de travail pour le propriétaire.
Complémentarité des espaces.
Pas de coût financier (voire un gain).
Ecologique.
Déconseillé prêt des jeunes plantations et des greffes.
Attention au surpâturage.
Les vaches font tomber les terrasses.
Entretien mécanique pour retirer les plantes non mangées par les troupeaux (fougères).
Tableau 9. Le pastoralisme
 
3.3 L'entretien : avis de castanéiculteurs et le cas du massif d'Annot
Dans les Alpes de Haute Provence, la Corse, les Cévennes, ou les Maures, le pastoralisme est un mode d'exploitation agricole courant de longue date mais suite aux bouleversements du fonctionnement économique et de l'agriculture, le nombre de troupeaux diminue. Les ressources naturelles sont sous-utilisées (Pernet-Lenclud, 1977 : 19).
Des propriétaires, souvent des agriculteurs possédant leur propre matériel, choisissent de mécaniser l'entretien de leurs parcelles. Question pratique, certains évoquent l'absence de troupeaux, le problème des bouses de vaches qui ne permettent plus de pique-niquer, la présence de plantations ou de greffes, ou encore le côté « propre » du girobroyeur. Dans chacune des ASL de Braux, Le Fugeret et Méailles, on compte au minimum un propriétaire possédant un broyeur.
Toutefois, cette solution n'est pas envisageable sur toutes les parcelles et la majorité des castanéiculteurs rencontrés optent pour le passage d'un troupeau de moutons. Ce choix paraît idéal sur le massif d'Annot d'autant plus que la région accueille de nombreuses transhumances qui permettraient le passage des troupeaux avant la montée et lors du retour des alpages.
D'une manière générale, une démarche « active » est menée sur le sylvopastoralisme sur le massif d'Annot puisque celle-ci fait partie des actions inscrites dans la Charte forestière. Divers projets sont étudiés, comme sur la châtaigneraie du plateau du Chastel. Un diagnostic pastoral a été mené avec le CERPAM (annexe 7).
L'objectif général de l'entretien est de maintenir un sous-bois propre pour faciliter la récolte des fruits.

4. Possibilités pour faciliter la récolte des châtaignes

Les fruits sont ramassés une fois tombés à terre. La récolte des châtaignes se fait traditionnellement à la main. Toutefois, l'utilisation de filets de récoltes ou de machines peut permettre de ramasser plus rapidement une plus grande quantité de fruits de qualité sanitaire convenable mais aussi de diminuer le coût de la récolte et ainsi d'accroître la marge de revenu des producteurs. Le sol doit être entretenu et préparé. Un mauvais entretien peut réduire de moitié le rendement de la récolte.

Sur les zones accessibles, il est possible d'utiliser un matériel de récolte auto-tracté. Le choix se porte sur la récolteuse par aspiration qui a l'avantage d'être maniable sur différents types de terrains. Le tuyau, porté à la main, aspire sur une longueur moyenne de 40 mètres (20 m de tuyau aspirant de part et d'autre du tracteur).
Néanmoins, les contraintes rencontrées avec ce type de machine viennent du principe même de l'aspiration (fruits salis ou ternis, triage des cailloux…). Par ailleurs, l'appareil nécessite un tracteur puissant. Encombrant, il ne peut pas accéder à tous les vergers.
Un aspirateur à châtaigne avec un système d'éboguage coûte entre 6 800 ¤ et 10 600 ¤. Les années de faible production, la perte de temps est importante et le coût du ramassage mécanique apparaît élevé.

Avantages

Inconvénients/ Limites

Réduire les frais de main d'œuvre.
Capacité de récolte meilleure qu'à la main.
Gain de temps.
Fourchette de prix abordable pour un particulier : 6800 euros à 10 600 euros.
Faible rendement de la machine : 45 kg/ h contre 20 à 25 kg / h à la main.
Encombrant, maniabilité insuffisante sur les terrains de pente, sols enherbés exigé (moins de risque pour la machine).
Aspire tout (cailloux / fruits un peu rayés).
Année peu productive : perte de temps, coût ramassage mécanique élevé.
 Tableau 10. Aspirateur à châtaignes
 
L'autre technique de récolte, privilégiée en Corse et en Ardèche, sont les filets de récolte. Ils permettent de pallier, en le valorisant, au handicap des pentes. Les fruits sont accumulés en bas des pentes. Cette technique nécessite une ébogueuse, dans laquelle sont passées les châtaignes.
La dimension des filets s'adapte en fonction des parcelles. D'après les essais du Sime, le temps de pose pour un hectare est de 75 heures la première année (incluant le découpage) et de 40 heures les années suivantes.
Le prix des filets varie de 0,30 à 0,53 ¤/m_. L'ébogueuse coûte entre 4 000 et 5 300 ¤.
Les fruits, une fois ramassés, sont alors soit consommés en frais soit transformés.

Avantages

Inconvénients/ Limites

Ramassage en zones de pente.
Capacité de récolte meilleure qu'à la main.
Gain de temps pour la récolte.
Fruits de qualité sanitaire convenable.
Prix abordables : 0,30 à 0,53 euro / m2.
Temps de pose.
Chantier lourd en main d'œuvre (minimum 2 personnes).
Nécessite une ébogueuse (4 000 à 5 300 euros).
 Tableau 11. Filets de récolte de châtaignes

Historiquement, les travaux de rénovation bénéficiant d'un soutien scientifique (Service de protection des végétaux, INRA) et d'une assistance technique (CTIFL, ULRAC/Sime) ont à peine une vingtaine d'année même si le lancement des recherches sur les maladies est un peu plus vieux. En fait, les méthodes sont toujours au stade d'expérimentation, surtout si l'on songe aux moyens de luttes contre l'encre.

Aujourd'hui, la tendance semble pourtant avoir évolué et les techniques de rénovations sont de plus en plus éprouvées. Il est actuellement permis de lutter efficacement contre le chancre de l'écorce ou de rénover une ancienne châtaigneraie dégradée par le biais de l'élagage sévère. Donc, l'objectif de rénover la châtaigneraie de Braux, Le Fugeret et Méailles, présentant ces mêmes conditions, est accessible. Les arbres étant anciens, il faudra aussi se lancer dans la plantation ou la rénovation par greffages.
Néanmoins, rien ne pourra être fait sans la participation régulière des propriétaires et l'inscription de l'action dans la durée. Pour perpétuer le travail de rénovation, il faut entretenir les parcelles : des démarches sont en cours afin d'introduire des troupeaux.
Après avoir dressé le panorama des techniques de rénovation, nous allons maintenant poursuivre ce catalogue par des pistes de valorisation de la châtaigneraie.

(11) L'histoire du chancre reste incertaine. La maladie aurait été importée d'Amérique après la seconde guerre mondiale via l'achat de piquets en châtaignier par les Italiens. A l'origine, l'endothia serait apparu en Asie (Chine ou Japon).
(12) L'élément responsable de cette hypovirulence est un ARN bicaténaire (virus) situé dans le cytoplasme des cellules fongiques.
(13) Annexe 6 : liste de badigeons. Les badigeons coûtent chers et certains castanéiculteurs concoctent leur propre « potion ». Laurent Jartoux utilise une pâte avec du cuivre. Laurent Sabatier prépare un badigeon à partir d'une laque pour boiserie à laquelle il ajoute un antifongique. L'un se sert de ses connaissances des traitements sur la vigne, l'autre de son ancien métier de peintre ; chacun joue de son savoir faire et expérimente.
(14) Cf les techniques de rénovation, chap II &endash;2.
(15) Sime, cf details Chap. I - 1.1, note de bas de page
(16) cf Chap.I &endash; 2.3. Cette liste de types de verger peut varier selon les organismes.